Germaine Ferrazzini voit le jour le 23 avril 1906 à Genève (Suisse). Elle se marie, en 1927, avec Joannès Barjon, un ouvrier typographe puis cheminot. C’est aussi un membre de la CGTU et un lecteur de l’Humanité. Elle gagne un peu d’argent en donnant des leçons de piano mais son mari refuse qu’elle en fasse sa profession au détriment de la « maison » et de la préparation de la « soupe ».
Employée de bureau dotée d’une instruction supérieure, elle écrit, en 1932, à Henri Barbusse pour lui demander conseil sur l’engagement des femmes contre la guerre. Il lui envoie une liste d’organisations féminines et elle choisit l’Union des femmes contre la guerre et la misère, alors dirigée par Antoinette Gilles. Elle crée un groupe de trente personnes. Avec son mari, elle se rend au congrès d’Amsterdam contre la guerre. Elle forme également un comité des Amis de l’Union soviétique (AUS).
Elle devient, en 1934, présidente de l’Union départementale de Haute-Savoie des femmes contre la misère et la guerre. Le Parti Communiste Français (PCF) lui propose de participer à une délégation en URSS, comme « femme de cheminot ». Elle accepte malgré l’opposition de son mari qu’elle quitte à son retour.
Nouvelle adhérente du PCF, en mai de cette année, elle fait une tournée de conférences sur le thème « Ce que j’ai vu en Russie ». Fin 1935, elle a formé quinze sections en Savoie. Installée à Lyon (Rhône) en 1936, elle entre au bureau national des AUS et devient permanente. Bonne oratrice, elle apprend à porter la contradiction aux trotskystes.
Au siège de l’Association Républicaine des Anciens Combattant (ARAC), à Lyon, elle fait la connaissance d’un professeur de lettres d’origine indochinoise Huyng-Kuhong An. Celui ci devient son compagnon et un fils nait à Marseille vers 1937. Elle le confiera à ses grands-parents, à Genève (Suisse). Puis elle part à Nice, Bordeaux, La Rochelle, Le Havre, puis finalement à Paris.
Elle est en 1939, permanente des Amis de l’URSS et membre du secrétariat national auprès de Fernand Grenier.
Agent de liaison de Gaston Auguet, elle perd son compagnon Huynh Kuong An, fusillé à Châteaubriant le 22 octobre 1941. Elle travailla pour l’OS en zone Nord et en zone Sud, créa des groupes clandestins dans le Cher, la Nièvre et sur Paris. Elle suit l’impression et la distribution des tracts et journaux et assure leur transport entre les deux zones.
Ainsi, c’est elle qui fait passer le manifeste appelant à la création du Front national à Marcel Cherrier, fondateur du Front national de lutte pour l’indépendance national dans le Cher. Dénoncée par Oursel (dont elle dit qu’il fut abattu par la Résistance fin 1943 ou début 1944), elle est arrêtée le 18 juin 1941 à son domicile clandestin par la police française. On la condamne pour infraction à l’interdiction du PCF et utilisation d’une fausse carte d’identité.
Elle séjourne dans les prisons de La Roquette, de Fresnes puis de Rennes à partir du 17 octobre 1941. Mais la police saisit un rapport en clair adressé au comité central du PCF par l’organisation clandestine des détenues. Avec les « meneuses », on la transfère le 26 mars 1943, à Châlons-sur-Marne (Marne). PUis on la déporte en mai 1944 à Ravensbrück puis à Zwodau (Tchécoslovaquie). Elle est rapatriée le 25 mai 1945.
Son action de résistance est homologuée au titre du Front national, comme sergent, du 1er juin 1941 au 25 mai 1945.
Après la Libération, le PCF la présente au conseil municipal de Paris (2ème arrondissement). Elle s’y fait élire 1948 à 1965. Elle est aussi active pour les droits des femmes et militante dans la lutte pour la Paix. Par ailleurs, elle est enfin secrétaire général pour Paris de la Fédération Nationale des Déportés, Internés Résistants, et Patriotes (FNDIRP), de 1967 à 1994.
Elle épouse André Arnaud, collaborateur du comité central du PCF. Elle s’éteint le 1er février 1997, à Paris.
Distinctions : croix de guerre.
Sources : BARJON Germaine – Maitron. Date de création : 2016-02-19.
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