François Antoine Appel voit le jour le 18 avril 1821, à Cobourg (Saxe, Allemagne). Après des études commerciales, il vient travailler à Paris. Le 18 juillet 1848, il épouse Jeanne Caroline Boucher dont il aura trois enfants.
Il s’associe en 1847 avec Conrad Witter, un allemand originaire de Saxe, dans un commerce de papeterie et d’impressions lithographiques. Ils travaillent d’abord sous le couvert d’un brevet parisien puisqu’ils ne sont français ni l’un ni l’autre.
La naturalisation de Witter, et son brevet obtenu en juillet 1848, permettent aux deux associés de travailler désormais sous la raison sociale Appel et Witter. Mais Witter part pour l’Amérique. Appel poursuit alors son activité avec son beau-père, Jean Dominique Boucher, marchand d’ustensiles d’imprimerie, breveté en 1853. Puis après avoir obtenu sa naturalisation, le 21 juin 1858, il reprend le brevet de lithographe de Belhomme dont il rachète l’imprimerie.
L’entreprise prend une rapide extension : vente de pierres lithographiques, d’encres et de papiers en gros, fabrication de registres de commerce, étiquettes lithographiées ou chromo-lithographiées, affiches en noir et en couleurs, gravures en taille-douce, impressions sur tôle, cartonnages …
François Antoine Appel fait construire entre la rue du Delta et le boulevard Rochechouart de vastes ateliers ainsi que des logements pour le personnel. Une publicité de 1877 donne à voir « cinq vastes bâtiments de plusieurs étages […] affectés aux ateliers où fonctionnent sans interruption 15 presses mécaniques, 50 presses à bras, laminoirs, balanciers, outils pour découper, rogner, presser etc. »
Plus de 80 ouvriers y travaillent, en 1862, et près de 240 vingt ans plus tard. À partir de 1872, Appel possède des presses typographiques. Des médailles récompensent régulièrement, lors des expositions universelles, ses productions. Celles ci sont à l’honneur, à Paris, en 1867, avec Nissou et Bognard.
Dans les années 1860, la chromolithographie triomphe dans l’édition publicitaire. Appel fabrique étiquettes, calendriers, images publicitaires pour les grands magasins comme Le Bon Marché. Il travaille aussi pour des marques de confiseries, produits alimentaires, cigares, etc. et pour l’exportation, notamment vers le marché américain.
Par ailleurs, il est franc-maçon et appartient à la loge des Frères unis inséparables.
François Antoine Appel meurt à Paris, le 9 octobre 1882. Il repose avec le chirurgien des gueules cassées, Georges Charles Maurice Virenque (1888-1949) et l’organiste et compositeur Jacques Grunenwald (1911-1982), sans que nous sachions le lien entre eux.
Après sa mort, sa veuve tente de prendre sa suite. Mais elle meurt à son tour en 1884 et l’entreprise est vendue. La société Parrot et Cie qui la reprend connaît de graves difficultés financières et elle est dissoute en janvier 1894. L’entreprise change encore deux fois de mains avant la faillite finale en 1905.
Sources : Archives Nationales F18 1727. Date de création : 2021-05-15.