André Wurmser voit le jour à Paris, le 27 avril 1899, dans une famille de la petite bourgeoisie juive. Après des études commerciales, il devient assureur conseil. Mais son goût pour la littérature le pousse à écrire lui-même. Il publie en 1929 un premier roman, Changement de propriétaire.
L’instauration du nazisme en Allemagne, puis l’émeute du 6 février 1934 à Paris menée par la droite et l’extrême droite, l’amènent à s’engager dans l’action politique. Il devient l’un des secrétaires du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes dans lequel il joue un rôle actif.
C’est un collaborateur de l’hebdomadaire Vendredi, de sa création en 1935 jusqu’à sa disparition en 1938. Il est aussi, de 1937 à 1939, rédacteur en chef de Russie d’aujourd’hui, publication mensuelle de l’Association des amis de l’Union soviétique. En avril 1938, il y signe notamment un article « Le trotskísme contre L’Espagne » dans la ligne des attaques menées par l’Union soviétique stalienne contre les mouvements communistes indépendants, dont le Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) en Espagne.
Il collabore aussi régulièrement à l’Humanité qui publie chaque semaine un épisode d’« un petit conte ubuesque ». Il le signe Casimir Lecomte et il narre les aventures d’un membre des Croix-de-Feu.
Par ailleurs, il participe à la Résistance dans la région toulousaine, où il s’est replié après sa démobilisation. Il est le directeur de l’organe clandestin du Front national (de la résistance) à Toulouse, Le Patriote du Sud-Ouest, journal qui devient quotidien régional en août 1944. C’est à ce titre qu’il devient président du Syndicat des quotidiens régionaux et vice-président de la Fédération nationale la presse française.
À la fin de l’année 1945, il rejoint Paris. Militant communiste à partir de 1942, il collabore à plusieurs journaux liés au Parti Communiste Français : Front national, jusqu’en novembre 1946, Les Lettres françaises, Ce soir, L’Humanité.
Durant la guerre froide, il ne met jamais en doute la politique stalinienne en URSS et dans les démocraties populaires. Sa confiance dans les régimes communistes au pouvoir lui fait approuver le verdict du procès de László Rajk. Il nie aussi l’existence des camps en URSS.
En 1949, il est, comme directeur des Lettres françaises, au cœur du procès Kravchenko dans lequel il est condamné pour diffamation. Une note du 26 avril 1950, conservée à Moscou, souligne son « travail pour démasquer les partisans de Tito » et l’efficacité de sa campagne contre Kravchenko. En 1953 et 1954, en raison de son soutien à la politique stalinienne, il reçoit régulièrement des « indemnités » de la part de la banque d’État polonaise.
Malgré les révélations du XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique montrant l’ampleur de la répression en URSS, il choisit de rester au parti, en 1956.
En plus de son activité journalistique, il poursuit son travail littéraire. Il meurt à Paris, le 6 avril 1984.
Publications :
- Changement de propriétaire, Gallimard (1930) ; Courrier de la solitude, Gallimard (1930) ; Les Croix de feu, leur chef, leur programme, Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (1935) ; Ce qu’il faut savoir de l’U.R.S.S., Toulouse, brochure clandestine (1943) ; L’Adolescence est le plus grand des maux, La Bibliothèque française (1946) ;
- Dictionnaire pour l’intelligence des choses de ce temps, avec des illustrations de Louis Touchagues, Sagittaire (1946) ;
- L’Enfant enchaîné, roman, La Bibliothèque française (1946) ;
- L’assassin est mort le premier, P. Dupont, collection Œdipe (1946) ;
- De Gaulle et les siens, Éditions Raisons d’être (1947) ;
- Aux meilleurs Français et aux pires (Lettres de Budapest), avec Louise Mamiac, Les Éditeurs français réunis (1954) ;
- Mais… dit André Wurmser, Les Éditeurs français réunis (1961) ;
- Mémoires d’un homme du monde, Éditeurs Français Réuni (1964) ;
- La Comédie inhumaine, Gallimard (1964) ;
- Conseils de révision, Gallimard (1972) ;
- L’éternel, les juifs et moi, Le Pavillon, Roger Maria Éditeur (1970) ;
- Fidèlement vôtre. Soixante ans de vie politique et littéraire, Grasset (1979) ;
- Discours de réception fatalement imaginaire de mon successeur à l’Académie française, Temps actuels (1981) ;
- Le Dernier kaléidoscope, recueil de nouvelles, Gallimard (1982).
Sources : -. Date de création : 2024-05-05.