Jamila Aït-Abbas voit le jour le 18 juin 1954. Née en France de parents algériens, elle est élevée dans la banlieue parisienne par une mère prisonnière des traditions de sa Kabylie natale.
A dix-neuf ans, sous prétexte de vacances « au pays », on la marie de force, à la suite d’une promesse qui tient lieu de contrat moral : la Fatiha. Les femmes de la famille l’attachent au lit nuptial. Elle voit sa propre génitrice lui enfoncer un drap dans la bouche pour l’empêcher de crier au moment fatal.
Pourtant, Jamila ne se soumet pas. Mais comment guérir de cette blessure et d’une enfance étouffée par les coups et la négation de la condition féminine ? Comment s’évader du village, travailler, fonder un foyer, ne pas reproduire les schémas maternels ? Le chemin sera long, jonché d’ornières mais aussi bordé de fleurs. Entre la religion chrétienne et celle du Prophète, l’amour de la France et l’attachement à la terre de ses aïeux, Jamila trouvera ses repères. Elle écrira sa biographie.
La Fatiha est un livre douloureux, lumineux et plein de courage. Il témoigne à la fois d’un combat contre des usages inhumains protégés par la loi du silence, et d’un amour filial qui va jusqu’au pardon.
Jamila décède le 22 juin 2013.
Sources : Babelio (https://www.babelio.com/livres/Ait-Abbas-La-Fatiha–Nee-en-France-mariee-de-force-en-Alger/20641). Date de création : 2021-09-02.