François Marie d’Aboville voit le jour à Brest (Finistère), le 24 janvier 1736, dans une vieille famille noble de Normandie. C’est le fils de Bernardin d’Aboville, commissaire provincial et commandant de l’artillerie de Brest, qui décède l’année suivante, et de son épouse, Marie-Anne Bonnemez (1698-x).C’est donc son oncle, Julien d’Aboville, premier inspecteur général d’artillerie, qui l’élève. C’est donc tout naturellement que le jeune homme choisit la carrière des armes. Il entre au service en tant que surnuméraire, devenant l’aide-de-camp de son oncle. Il est à ses côtés à la bataille de Fontenoy, le 11 mai 1745, à celle de Lawfeld, le 2 juillet 1747, ainsi qu’aux nombreux sièges des places flamandes.
Pendant la guerre de Sept ans, il participe au siège de Munster, en 1759, sous les ordres du maréchal d’Armentières. Ensuite, c’est la guerre d’indépendance d’Amérique qui lui offre l’occasion de montrer ses talents. Chef de l’artillerie de Rochambeau au siège de Yorktown, en 1781, tenue par le général anglais Cornwallis.
Il est promu brigadier d’infanterie, il est décoré de l’ordre de Cincinnatus. Il est promu maréchal de camp en mars 1788. En 1789, il fait partie du comité militaire réuni à Paris. C’est à son instigation que le génie et l’artillerie, sont réunis. Il est l’un des promoteurs de l’artillerie attelée. En 1792, le roi Louis XVI nomme Rochambeau à la tête de l’armée du Nord.
D’Aboville le suit en qualité de général d’artillerie. Il devient lieutenant-général, le 7 septembre 1792. Lors de la défection de Dumouriez, il adresse une proclamation à l’armée, le 12 avril 1793, s’élevant contre la trahison et la perfidie de ce dernier. Mais, bientôt, il est lui aussi suspect. Rappelé à Soissons, on l’emprisonne ainsi que sa famille.
Il sauvera sa tête lors de thermidor. D’Aboville se voit confier, à sa sortie de prison, les travaux d’artillerie de diverses places fortes. Il inspecte l’artillerie des places de la Belgique et de la Hollande. Il devient, à son retour, directeur de l’arsenal de Paris et président du comité central d’artillerie. Le Premier Consul le nomme premier inspecteur de l’artillerie.
Puis il le fait nommer au Sénat conservateur. Il va accueillir le Pape Pie VII, et l’accompagne à Paris, pour les cérémonies du sacre. D’Aboville passe Gouverneur de Brest le 26 mars 1807. En 1809, il marche avec l’armée qui doit secourir le port d’Anvers, menacé par les anglais. En 1814, d’Aboville se prononce pour la déchéance de Napoléon et soutient le retour des Bourbons.
Lors des Cent-Jours, l’Empereur nomme d’Aboville à la Chambre des Pairs, il accepte, mais fait savoir qu’il n’occupera pas son mandat compte tenu de sa santé. La seconde restauration exclue d’Aboville le 24 juillet, mais, Louis XVIII se rétracte quelques jours plus tard.
Il meurt le 1er novembre 1817, à l’âge de 87 ans, à Paris. Il repose avec sa femme, Gabrielle Angélique Martin Devraine (1753-1831), ses fils, les généraux Auguste Marie, baron d’Aboville, (1776-1843), et Augustin Gabriel, baron d’Aboville (1773-1820), et sa fille Jeanne Gabrielle d’Aboville, Mme Le Maistre (1772-1854).
Titres : comte de l’Empire (1808), Pair de France (4 juin 1814).
Distinctions : chevalier (2 octobre 1803), grand-officier (14 juin 1804) de la Légion d’honneur ; commandeur (1814), grand-croix de Saint-Louis (24 août 1817).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Geneanet. Date de création : 2005-12-16.