Le Paraclet
Est-ce un cénotaphe? Non, des dépouilles reposent ici, comme le montre l’acte de translation ci-dessous. Mais rien ne prouve que ce sont celles d’Héloïse et d’Abélard, tous les deux inhumés de nombreux siècles auparavant dans des enclos de monastères, collectifs. (Didier Muller)
Abélard nait de famille noble, en 1079. C’est un poète, un philosophe et un théologien scolastique Pendant son séjour à Paris, en pension chez le chanoine Fulbert, il s’éprend de la nièce de celui-ci dont il avait été chargé de parfaire l’éducation, la « très sage » Héloïse. Fulbert, ayant eu connaissance de leurs amours et de leur mariage secret, la punition arrive rapidement. Abélard est maîtrisé et châtré, ce qui met fin à ses ambitions. Les deux amants s’écrivent des lettres devenues célèbres pendant leurs vies séparées, Abélard dans un monastère et Héloïse comme religieuse. Pierre finit ses jours à l’âge de 63 ans.
En 1817, le roi louis XVIII prend la décision de transférer leurs dépouilles au cimetière du Père Lachaise. Cette translation a pour but de promouvoir le cimetière, boudé par les parisiens qui trouvent le lieu trop éloigné du centre de Paris. Pierre Abélard repose donc avec Héloïse (1101-1164).
Pour lire l’histoire du monument et voir des gravures anciennes,
Pour lire le procès-verbal de la translation au cimetière des restes d’Héloïse et d’Abélard,
Pour voir Héloïse et Abélard sur le site de Marie Christine Penin ,
Pour voir les diverses sépultures d’Héloïse et Abélard sur le site dédié à Pierre-Abélard.
Sources : Verneuil (Raoul) Héloïse et Abélard, Albert Méricant éditeur, 1902 (charmant petit ouvrage de format in-12, roman ayant pour personnages nos deux amoureux) ; Bastien (Jean François) Lettres d’Héloïse et d’Abélard , Nouvelle édition et traduction, Paris, 1782 ; Archives du Musée des Monuments Français, tome III, Paris, 1817 ; Wikipedia. Date de création : 2007-02-20.
Photos
Division 07
chemin Héloïse et Abélard, 1ère ligne, M=AD-25
La concession à perpétuité est entretenue gratuitement par la ville de Paris. Le monument, non signé mais daté de 1817, est de l’architecte Alexandre Lenoir qui déplace un monument qui se trouvait dans la cour de l’Ecole des Beaux-Arts et qui était un pastiche gothique intégrant des bas-reliefs originaux récupérés en plusieurs endroits en France lors de la Révolution.
Lors d’une restauration récente, le bas-relief original des funérailles de Louis de France, le fils ainé de Saint Louis, datant de 1620, est allé rejoindre le Musée Carnavalet, pour des raisons de protection, et a été remplacé par une copie.
Inscriptions : Les restes d’Abélard et d’Héloïse ont été transférés dans ce lieu l’an 1819.
Pierre Abélard fondateur de cette abbaye vivait dans le douzième siècle, il se distingua par la profondeur de son savoir et par la rareté de son mérite. Cependant il publia un traité de La Trinité qui fut condamnée par un concile tenu à Soisson en l’an 1120, il se rétracta et aussitôt par une soumission parfaite et pour témoigner qu’il n’avait que des sentiments orthodoxes il fit faire de cette seule pierre ces trois figures représentant les trois personnes divines dans une nature, après avoir consacré cette église au saint esprit qu’il nomma Paraclet par rapport aux consolations qu’il avait gouté pendant la retraite qu’il fit en ce lieu. Il avait épousé Héloïse qui en fut la première abbesse. L’amour qui avait uni leurs esprits durant leur vie et qui se conserva pendant leur absence par des lettres les plus tendres et plus spirituelles a réuni leurs corps dans ce tombeau. Il mourut le 21 avril l’an 1143, âgé de 63 ans après avoir donné l’un et l’autre des marques d’une vie chrétienne et spirituelle.
Par très haute et très puissante dame Catherine de la Rochefoucauld Abbesse, le 3 juin 1701.
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Date de la dernière mise à jour : 26 septembre 2024