Les bustes en bronze de 1850 à 1918
Le premier buste en bronze du cimetière semble être celui d’Abraham Louis Breguet. Il est du à Mathieu Kessels et date de 1818 (ou peut-être de 1815). Il a été posé sur le monument en 1823. Néanmoins, on ne peut exclure totalement qu’il existait un autre buste antérieur qui aurait disparu. Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet les bustes se répandent. Cela fait du cimetière un musée en plein air de la sculpture de cette époque.
A l’opposé, le buste en bronze le plus récent est celui de François Magnien (personnage sur lequel on ne sait rien), signé par Georges Oudot et posé en 2024.
Mais la période où ces bustes sont les plus fréquents est celle de la Troisième République. En effet, parallèlement à l’essor des chapelles dans la population catholique qui veut affirmer sa croyance, se développe une pratique du buste en bronze dans le reste de la bourgeoisie aisée.
N’oublions pas que certains bustes ont disparu mais nous avons recensé ci dessous 81 bustes entre 1850 et 1918. Parmi ceux ci, il n’y a aucun de femme !
Le buste peut être payé par une souscription publique, d’abord auprès des collègues, des amis, de la famille … mais aussi en faisant appel aux journaux pour viser une vaste population : Lucipia (1907), Eudes (1888) …
On fait parfois appel à des sculpteurs très célèbres :
- Henri Bouchard, pour le général Paul Francois Grossetti,
- Auguste Clesinger, pour l’historien et académicien Henry Houssaye,
- Henri Chapu, pour le fondeur Ferdinand Barbedienne,
- Jules Dalou, pour le chimiste et député Jean Baptiste Boussingault, le président de la chambre des députés Charles Floquet, l’auteur de chansons, bien oublié, Jules Jouy et le journaliste Albert Wolff,
- Pierre Jean David d’Angers, pour le ministre et astronome François Arago (1858) et l’écrivain Honoré de Balzac (1844 posé en 1850),
- Paul Dubois, pour le peintre Paul Baudry,
- Léon Fagel, pour le sculpteur Pierre Jules Cavelier,
- Alexandre Falguière, pour le photographe Marius (Marie Paulin Rouffiac),
- Henri Léon Greber, pour l’avocat André Balandreau,
- Mathurin Moreau, pour le peintre Eugène Bidau,
- Paul Moreau-Vauthier, pour le journaliste Jean Joseph Cornely.
- Leopold Morice, pour l’inspecteur des écoles Pierre Regimbeau,
- Louis Noël, pour le musicien Félix Charles Berthélémy,
- Tony Noël, pour le peintre Thomas Couture, le fondeur Constant Sevin et le général Emile Eudes,
- René de Saint-Marceaux (auteur du monument de Félix Faure), pour le sculpteur Charles Degeorge.
En fin de période, on fait aussi appel à Pierre Vaudrey dont l’atelier est proche du cimetière et qui signera bon nombre de sculptures, bustes et bas-reliefs de l’entre-deux guerres. C’est ainsi l’auteur du buste en bronze de l’inventeur du rasoir mécanique, Auguste Bain.
Mais il existe un grand nombre de sculpteurs beaucoup moins connus qui s’illustrent dans le cimetière : Guillaume Ardignac, Georges Bareau (pour deux bustes), Michel Béguine, Félix Benneteau, Achille Blot, Antoine Bontoux, Alfred Boucher, Jean Boucher, Théophile Camel, Charles Romain Capellaro, Paul Gabriel Capellaro, Louis Adolphe Carion, Emile Carlier, François Auguste Charodeau, Léon Joseph Chavalliaud, Ambroise Choiselat, Alphonse Colle, Jean Coulon, Augustin Courtet, Jules Coutan, Ernest Damé, Fernand David, Robert David d’Angers, Léon Delagrange, Louis Delapchier, Gustave Deloy, François Théodore Devaulx, Amédée Doublemard, Lucien Dropsy, Francisque Duret, Jean-Jacques Feuchère, Georges Flamand, Emmanuel Fontaine, Paul Gasq, Adolphe Geoffroy-Decheaume, Ernest Guilbert, Eugène Guillaume, Gustave Guillemain, Eugène Godin, Emile Pierre Hébert, Jean Antoine Injalbert, Charles Jumelin, Emile Lambert, Charles Lafuma, Jules Lagae, Louis Latour, Paul Adolphe Lebègue (pour deux bustes), Charles Auguste Lebourg, Julien Prosper Legastelois, Frédéric-Etienne Leroux, Auguste Maillard, Hyppolite Etienne Maindron, Laurent Marqueste, Jean Ossaye Mombur, Auguste Moreau, Pierre Pons, Denys Puech, Maurice Quef, Georges Récipon, Félix Richard (pour deux bustes), François Rolard, Oscar Roty, Bénédict Benoit Rougelet (pour deux bustes), Provin Serres, François Léon Sicard, Ferdinand Taluet (pour deux bustes), Emile Louis Truffot et Henri Edouard Vernhes.
Parmi ceux ci, il y a six étrangers : Natale Albisetti (italien), Hendrick Andersen (américano-norvégien), Karl Menser (allemand), Ladislas Oleszczynski (polonais), Harald Sörensen-Ringi (suédois) et Fabio Stecchi (italien). Il y a même quatre sculpteurs tellement peu connus que nous n’avons pas trouvé leurs dates de naissance et/ou de décès : G. Badèce[?], J. Dalcier[?], Jack Millard, L. Rougerot et Victorin Sabatier.
Mais surtout, il y a six sculpteurs qui n’ont pas signé leur buste ou dont la signature n’est pas lisible et que nous n’avons pas retrouvé, pour Boulanger, Philippe d’Elson, Narcisse Clément Julien, François Jules Petitcollin, Emile Antoine Ronnet et Louis Walès.
Par ailleurs, il faut signaler six sculptrices : Laure Coutan-Montorgueil, Giovanna Dubray, Herminie Hanin, Jeanne Hugues-Royannez, Jeanne Itasse et Marguerite Syamour,
Les célébrités qui bénéficient d’un buste sont d’abord des peintres et des députés, puis des écrivains, des sculpteurs, des fondeurs, des musiciens, des négociants, des généraux, des conseillers municipaux, des médecins, puis des hommes de lettres, des auteurs de chansons, des journalistes, des comédiens, des chanteurs lyriques, des industriels, des ingénieurs, enfin un poète, un archiviste, un graveur, un ferronnier d’art, un entrepreneur, un costumier, un photographe, un paysagiste, un vétérinaire, un spirite, un prêtre, un inspecteur des écoles, un collectionneur … et deux dont nous ne connaissons pas la profession.
La comparaison des images ci dessous permet de voir que la pilosité était alors à la mode : moustaches, mais aussi barbes bien fournies.
Sources : Didier Muller. Date de création : 2024-11-16.