BLOCQUEVILLE Adélaïde Louise de, née DAVOUT, princesse d’ECKMUHL (1815-1892)
France

portrait par Louis Gustave Ricard - Collection privée

Adélaïde Louise Davoud voit le jour à Paris, le 8 juillet 1815. C’est la dernière fille du maréchal Louis Nicolas Davout (1770-1823), prince d’Eckmühl, et de son épouse, Louise Aimée Leclerc.

Elle épouse, en 1835, un maréchal de camp de vingt-six ans son aîné, Edmond François de Coulibœuf, marquis de Blocqueville. Elle brille à la cour de Louis-Philippe et s’attire l’amitié affectueuse de la reine Marie Amélie.

En 1859, elle publie son premier roman, Perdita. Devenue veuve en 1861, elle tient salon dans son hôtel parisien où se croisent de nombreuses personnalités du monde politique, artistique et littéraire, parmi lesquelles Dominique Ingres, Adolphe Thiers, Henri Lacordaire, Octave Feuillet, Elme Marie Caro, Charles Ernest Beulé, Victor Cousin, Camille Saint-Saëns à qui elle offrira une série de tambourins (collection Musée de Dieppe) ou encore Franz Liszt. En 1868, ce dernier compose en l’honneur de la marquise un portrait musical. L’un des visiteurs les plus assidus est Jules Claretie, qui écrit :

« Son salon du quai Malaquais fut un des derniers salons parisiens où l’on pût causer non seulement des petits événements de la journée mais des hautes questions littéraires, sans l’ombre de pédantisme ou d’apprêt. […] La fille de Davout y occupait, au premier étage, un appartement meublé avec un goût exquis, le salon, tout peuplé des souvenirs de l’Empire, donnant sur un boudoir tendu de soieries chinoises précieusement brodées. […] Ce salon de Mme de Blocqueville avait sa physionomie particulière, avec la statue de bronze de Davout, qui, la main sur son bâton de maréchal, semblait présider aux réunions de la marquise. »

En 1874, elle publie Les soirées de la villa des Jasmins, où elle fait le portrait de quatre amis « qui s’entretiennent de l’âme et de ses destinées, des mystères insondables du cœur humain et discutent mille questions diverses de philosophie, de littérature et d’art ». On y trouve, écrit le critique du Journal des savants :

« au milieu de bien des longueurs, beaucoup d’idées généreuses, de nobles élans, de fines observations, des pensées justes et élevées. »

À partir de 1879, elle publie plusieurs volumes consacrés à la mémoire de son père ainsi que des recueils de poésie. À l’Académie des Jeux floraux, qui lui a conféré en 1878 le titre de maître ès jeux, elle institue en 1880 le prix Eckmühl, un concours bisannuel qui récompense d’un jasmin d’or le meilleur essai sur un sujet de philosophie chrétienne.

Elle fonde ensuite un musée, la Salle d’Eckmühl à Auxerre (Yonne), auquel elle fait don de nombreux souvenirs de famille. En 1885, elle lègue par testament une somme de 300 000 francs destinée à la construction du célèbre phare d’Eckmühl à Penmarc’h (Finistère).

Elle meurt à Paris, le 7 octobre 1892.

Œuvres :

  • Perdita (1859) ;
  • Chrétienne et musulman (1861), réédité en 1892 sous le titre Stella et Mohammed, ou Chrétienne et musulman ;
  • Le prisme de l’âme, étude (1863) ;
  • Rome (1865) ;
  • Les soirées de la villa des Jasmins (4 volumes, 1874) ;
  • Le Maréchal Davout, prince d’Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même (4 volumes, 1879-1880) ;
  • Roses de Noël. Pensées d’hiver (1884) ;
  • Pensées d’un pape (Clément XIV), publiées par la Mise de Blocqueville (1885) ;
  • A.-L. d’Eckmühl, Mise de Blocqueville. Le maréchal Davout, prince d’Eckmühl. Correspondance inédite, 1790-1815. Pologne, Russie, Hambourg (1887) ;
  • Chrysanthèmes, pensées d’automne (1888) ;
  • À travers l’Invisible (1891) ;
  • Pensées et souvenirs (1894) ;
  • Un prêté rendu, proverbe (s.d.)

Sources : Archives départementales de la Seine (Registre des entrées du cimetière) ; Wikipedia ; Thierry Engels. Date de création : 2024-10-28.

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Inscriptions : Aucune la concernant.

 

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Date de la dernière mise à jour : 28 octobre 2024