Sebastian Calvo (de la Puerta y O’Farril), marquis de Casa Calvo, voit le jour en 1750. A 18 ans, il arrive en Louisiane avec le gouverneur O’Reilly. C’est un ami proche d’O’Reilly, dont le fils a épousé une nièce de Sebastian Calvo.
Après la mort du gouverneur Gayoso, le marquis de Someruelos, capitaine général de Cuba et la Louisiane, nomme le marquis de Casa Calvo gouverneur par intérim de la Louisiane. Un de ses premiers actes est de recevoir la requête d’un capitaine-général des planteurs. Ce dernier demande la suppression des restrictions sur l’importation d’esclaves.
Avec le consentement du gouverneur intérimaire, le marquis de Casa Calvo, les Américains Evan Jones et William Hullings organisent une cérémonie commémorant la mort de George Washington. Une petite parade sur la levée s’accompagne d’une salve de canon par un navire de la marine américaine sur la rivière.
Quarante planteurs envoient une pétition au gouverneur civil Vidal, lui demandant de renouveler l’importation de bois d’ébène directement d’Afrique. Celle-ci note l’abondance des esclaves fugitifs partout. Casa Calvo et l’intendant Lopez décident que le consentement royal n’est pas nécessaire puisque le roi n’a jamais validé l’embargo de 1792.
Le 24 décembre, l’intendant Lopez émet une proclamation autorisant l’importation des esclaves. Casa Calvo, qui est un planteur à Cuba, sympathise avec les planteurs. Le Cabildo refuse de reconnaître la validité de la proclamation et les appels à la couronne. C’est l’un des rares points sur lesquels le Cabildo prévaut en cette fin de l’ère espagnole.
Le 15 juillet, Juan Manuel de Salcedo, un colonel de 58 ans, arrive et prend ses fonctions de gouverneur. Nicolas Maria Vidal est alors démis de son poste de gouverneur civil de la Louisiane. Quant au marquis de Casa Calvo, il est démis de celui de gouverneur militaire de la colonie. Casa Calvo, immédiatement, fait voiles pour La Havane.
Au printemps de 1803, Casa Calvo retourne à la Nouvelle Orléans comme commissaire, conjointement avec Salcedo. Pierre Clément de Laussat, le commissaire français, habilité à recevoir la citation à comparaître de tous les officiers de milice de la colonie, leur fait déclarer, par oui ou par non s’ils ont l’intention de rester au service de l’Espagne.
Le 18 mai, Salcedo et Casa Calvo publient une proclamation pour informer les habitants de la Louisiane sur la rétrocession. Huit jours plus tard, ils envoient une copie de l’arrêté royal autorisant le transfert de l’Espagne à la France. Le transfert officiel attend l’arrivée du général français Claude Victor Perrin, mais il n’arrive jamais parce que la guerre a repris en Europe.
Le 30 novembre, le transfert du pouvoir prend fin, mais Casa Calvo reste à la Nouvelle Orléans. Il y passe beaucoup de temps à encourager la croyance que la Louisiane reviendra à nouveau à l’Espagne. Casa Calvo prétend avoir été nommé commissaire espagnol pour déterminer la limite ouest de la Louisiane. Il maintient une troupe de 50 soldats espagnols.
Le 15 octobre 1805, Casa Calvo en compagnie de Morales, l’intendant, quitte la Nouvelle-Orléans pour l’ancien poste de Adaise (ou Adazes), près de Natchitoches. Le Gouverneur Claiborne, craignant que ce soit dans l’intention des deux officiers espagnols d’attiser les dissensions au sein du peuple dans la partie ouest du territoire, a envoyé le capitaine Turner avec eux pour garder un œil sur leurs mouvements et faire un rapport.
Au début de Janvier 1806, les deux Espagnols sont de retour à Natchitoches. Claiborne écrit à Morales :
«J’ai le devoir de vous rappeler que le départ du territoire de vous-même et du gentilhomme attaché à votre département sont attendus au cours du présent mois.»
Casa Calvo revient à la Nouvelle Orléans le 4 février. Il est immédiatement prié de quitter le territoire pour le 15. Le 12, Claiborne lui envoie un passeport, avec « ses meilleurs vœux pour la santé et le bonheur » : sa présence est devenue tellement inacceptable.
Le marquis de Casa Calvo s’indigne beaucoup de ce traitement. Mais il n’a rien d’autre à faire que d’accepter le passeport et de quitter la Louisiane, pour ne jamais revenir. Il décède le 27 mai 1820, à Paris.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-12-02.