Les obsèques de Léon Gambetta (1883)
Léon Gambetta fait partie de ces personnalités qui eurent droit à des obsèques nationales et qui à ce titre on fait un passage éphémère au cimetière du Père Lachaise…
Après avoir été ministre de l’intérieur (1870-1871), puis président de la Chambre des députés (1879-1881) puis président du Conseil et ministre des affaires étrangères (1881-1882), tout en étant député de 1870 à 1882, il meurt le 31 décembre 1882, chez lui, aux Jardies (Sèvres, Hauts-de-Seine).
L’autopsie pratiquée le 2 janvier par le professeur Cornil confirme que la mort est due à une pérityphlite et à une appendicite mal soignée pendant l’enfance. L’autopsie s’achève par le dépeçage de son corps, chacun des participants souhaitant conserver une partie de ses restes comme relique ! Le même jour, le Conseil des ministres décrète des obsèques nationales, pour la première fois dans l’histoire de la République.
L’hommage de la presse est presque unanime, y compris chez les adversaires de Gambetta, et nombreux sont les Français qui veulent se recueillir devant sa dépouille : le 3 janvier, 4 000 visiteurs se pressent aux Jardies où les scellés sont posés le soir même.
Le cercueil est transporté au Palais Bourbon, dont la colonnade est recouverte d’un immense voile noir. Le catafalque, décoré par Léon Bonnat, Charles Garnier, Alexandre Falguière et Antonin Proust, est déposé dans la salle de fêtes du palais.
Le 6 janvier 1883, le char funèbre, décoré lui aussi par Charles Garnier, rejoint le cimetière du Père-Lachaise devant près de 100 000 personnes massées sur le parcours, selon le quotidien Le Temps. Membres de la famille, proches, hommes d’État, élus de toute la France et représentants de diverses institutions accompagnent le char, soit environ 5 000 personnes !
Au cimetière, où la foule ne peut entrer, plusieurs discours sont prononcés dont celui de l’historien Henri Martin qui présente Gambetta comme le continuateur « de cette unité nationale qu’ont faite les siècles ».
Le cercueil est déposé dans le caveau de la ville de Paris, devant lequel est érigé un tombeau provisoire. Le père de Gambetta veut en effet que son fils soit enterré à Nice (Alpes-Maritimes), auprès de sa mère et de sa tante.
Le 13 janvier, un train spécial est donc affrété pour conduire le cercueil à Nice où il est inhumé le lendemain dans le caveau familial au cimetière du Château, après un discours du maire Alfred Borriglione, député membre de l’Union républicaine.
Sources : Wikipedia ; Thierry Engels. Date de création : 2024-09-05.