Carmen de Tommaso voit le jour le 31 août 1909, à Châtellerault (Vienne). C’est la fille d’André de Tommaso et de Louise Piérard.
Elle étudie l’architecture et le design d’intérieur à l’école des beaux-arts de Paris. Puis elle se dirige vers la mode car, de petite taille (elle mesure 1,55 m), elle a du mal à s’habiller. Elle prend le pseudonyme de Mme Carven. Celui-ci vient de la contraction de son prénom et du nom de sa tante, Mme Boyriven, qui l’emmenait plus jeune visiter les maisons de haute couture parisiennes.
Elle fonde, en 1945, la maison de haute couture qui porte son nom, la même année que Pierre Balmain. La consécration vient rapidement. En 1949, Jacqueline François chante « Les robes de chez Carven » dans la chanson Mademoiselle de Paris. Avec la corsetière Rose Lebigeot, elle invente le balconnet (1950).
Elle a comme clientes des actrices comme Martine Carol, Leslie Caron ou Michèle Morgan ou bien encore la chanteuse Edith Piaf. Elle réalise également la robe de mariée de Mme Valéry Giscard d’Estaing.
C’est une des premières à présenter ses collections à l’étranger : Brésil, Portugal, Egypte, Iran. Par ailleurs, elle introduit dans ses créations des motifs ethniques : boubous africains, batiks indonésiens, broderies de raphia et de coton, motifs orientaux. Ses robes connaissent un grand succès auprès des japonaises, souvent de petite taille.
De petite taille, elle mérite bien son surnom de « plus petite d’entre les grands couturiers » donné par le journaliste Lucien François. Didier Grumbach souligne qu’« elle a été la première à oser faire du prêt-à-porter, elle est révolutionnaire ».
Elle fait don d’une centaine d’objets du 18ème siècle au Musée du Louvre, en 1973. Pour cette donation, elle reçoit la distinction « de grand mécène et de grand donateur du ministère de la culture ». À cette occasion, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, dit qu’« elle a largement contribué à imposer l’élégance française comme une référence internationale ». Le musée du Louvre ouvre une salle Grog-Carven en 1997.
Par ailleurs, elle fait don de sa collection d’oiseaux en porcelaine de Chine (« sa volière ») au musée Guimet. Dès lors, ce dernier lui consacre une exposition permanente au dernier étage. Ces pièces viennent de la manufacture de Jingdezhen et datent du 17ème et 18ème siècles.
Elle prend sa retraite en 1993. En 1999, elle fonde, sous loi 1901, l’Association René Grog/Marie-Louise Carven. Celle ci créée, notamment, la bourse Grog-Carven, destinée à des étudiants en écoles de mode et à des élèves de l’école du Louvre spécialisés en Histoire des arts décoratifs.
Marie-Louise Carven décède le 8 juin 2015. Elle a été mariée à Philippe Mallet (frère de Robert Mallet-Stevens), puis à René Grog (1896-1981) industriel suisse.
Distinctions : chevalier (octobre 1995), officier (?), commandeur de la Légion d’honneur (2010, non documentée dans la Base Léonore) ; Juste parmi les nations (2000).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2017-11-24.