Charles Philippe Georges Patinot voit le jour à Paris, le 27 juin 1844. Fils d’un notaire parisien, il étudie au lycée Louis-le-Grand puis à l’École de droit pour devenir avocat. Inscrit au barreau de Paris, nommé secrétaire de la Conférence du stage en 1869, sous le bâtonnat de Jules Grévy, il travaille dans le cabinet de ce dernier. Ainsi, il plaide auprès de la Cour d’appel de Paris de 1865 à 1872.
Pendant le siège de Paris, il défend la ville au sein de la garde mobile et prend part à la bataille de Champigny. Resté dans la capitale pendant la Commune, il tente de résister contre l’insurrection, au Grand Hôtel (21-22 mars 1871).
Cousin de Léon Renault, nommé préfet de police, il entre à son service comme chef de son secrétariat particulier, le 21 novembre 1871. Puis il en est le chef de cabinet, le 1er janvier 1872. C’est à ce titre qu’on le charge de l’expulsion de Napoléon Jérôme Bonaparte en octobre 1872. S’occupant particulièrement de la police étrangère et de la police militaire, il dirige la reconstitution du sommier de la préfecture détruit pendant la Semaine sanglante.
En 1876, il devient préfet de l’Indre (21 mars 1876) puis du Loir-et-Cher (18 avril 1877). Orléaniste rallié à la république modérée prônée par Adolphe Thiers, il démissionne lors de la crise du 16 mai 1877. Après la victoire électorale des républicains, il devient préfet de Seine-et-Marne. Il occupera ce poste pendant près de six ans, du 18 décembre 1877 au 21 octobre 1883.
Le 20 septembre 1881, il épouse Louise Françoise Cécile Bapst (1859-1917). Il rejoint ainsi la « dynastie » des Bertin qui ont dirigé le Journal des débats depuis sa création. Cécile est, en effet, l’arrière-petite-fille de Louis François Bertin (directeur de 1799 à 1841). Elle est également la nièce d’un administrateur et collaborateur régulier du journal, le président du Sénat, Jean-Baptiste Léon Say.
En août 1883, il quitte l’administration pour succéder à son beau-père à la tête du Journal des débats. Tout en restant fidèle à la ligne éditoriale libérale de centre gauche établie par ses prédécesseurs, il n’hésite pas à innover. Il crée ainsi un service d’informations et attribue une plus grande place aux actualités. Il fait du journal un bi-quotidien en le dotant d’une seconde édition, paraissant le soir sur papier rose. Puis il en renforce la rédaction en y intégrant celle d’une autre feuille modérée, Le Parlement d’Alexandre Ribot.
Malgré son échec aux élections sénatoriales de 1885 en Seine-et-Marne, il exerce une influence politique au sein du centre gauche. En 1889, au paroxysme de la crise boulangiste, il œuvre à la création d’une formation politique modérée, l’Union libérale. Celle ci est résolument républicaine mais très hostile aux radicaux.
S’il en confie la présidence à l’avocat Henri Barboux, il joue néanmoins un rôle important en son sein. En 1892, il propose ainsi à René Vallery-Radot, gendre de Pasteur, de se présenter aux élections législatives suivantes avec le soutien de l’Union libérale.
Partisan de la colonisation de l’Afrique, il participe, avec le journaliste Harry Alis, à la formation d’un comité pour soutenir financièrement les projets de l’explorateur Paul Crampel. Ce « comité Crampel » devient en 1891 le « comité de l’Afrique française ». Il finance plusieurs autres expéditions, principalement en direction du Congo (missions Dybowski, Maistre et Mizon).
Par ailleurs, c’est un membre du conseil d’administration (1885) puis du comité de direction (1894) de la Compagnie du canal de Suez. Il en devient délégué en Égypte, en octobre 1894, pour y négocier la fin d’une grève des dragueurs grecs de la compagnie.
Affaibli par ce voyage et par la maladie, il meurt quelques mois plus tard, chez lui, 184 rue de Rivoli, à Paris (1er), le 20 juillet 1895. Après des obsèques célébrées en l’église Saint-Roch, il est inhumé le 23 juillet 1895. Il repose avec l’arrière-grand-père de sa femme, Louis François Bertin, dit l’Ainé (1766-1841), fondateur du Journal des Débats, et la fille de ce dernier, Louise Bertin (1805-1877), compositrice et poétesse.
Georges Patinot est le père de :
- Suzanne (1883-1969),
- Marie Madeleine Germaine (1888-1949),
- Georgette Cécile Marie (1893-1947),
- Philippe (1894-1951).
Georgette Cécile Marie épouse, en 1919, le juriste Pierre Edmond Renouard (1887-1976). Ce dernier sera secrétaire général de la Fédération républicaine de 1932 à 1940. Puis ce sera le directeur de cabinet de Louis Marin puis le préfet du Tarn. Elle est la mère des résistants Jacques et Jean-Pierre Renouard.
Distinctions : chevalier (14 août 1874) , officier (1er juillet 1880) de la Légion d’honneur ; officier d’académie ; ordre de François-Joseph (Autriche-Hongrie) (vers 1882).
Sources : Wikipedia ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2024-07-10.