René Maurier voit le jour le 30 août 1901, à Saint-Étienne (Loire). Fils d’un cheminot, il rejoint le Parti Communiste Français (PCF) en 1925. Là, on le connait sous le nom de Mourre. Il suit l’école régionale de formation des militants communistes de la Seine, en 1931. Il est secrétaire de Paris aux côtés de Pierre Semard et de Maurice Lampe à partir de 1933.
A partir de 1936, il devient une sorte de plaque tournante de l’activité du PCF. Secrétaire administratif du comité central, c’est un collaborateur particulier de Maurice Thorez. Il fait, en permanence, la liaison entre l’activité légale de propagande et les tâches plus délicates d’organisation de la solidarité internationale.
Jules Fourrier le rencontre régulièrement au départ et au retour de ses voyages en Espagne quand il lui remet le courrier des Brigades Internationales. Il dit de lui :
« Mourre est un vieux copain. Métallurgiste autrefois, c’est maintenant l’un des dirigeants les plus importants du Parti. C’est l’homme de confiance du bureau politique, le secrétaire particulier des uns et des autres, de Maurice Thorez surtout. Il s’occupe de l’Espagne et d’autres tâches décisives dans le Parti, comme la sécurité par exemple, Mourre supervise certainement la commission des cadres, et « le gros » Tréand, qui est responsable en titre apparaît comme son subalterne. Aux paroles qu’il me tient, à son langage, je comprends qu’il est maintenant l’une des éminences grises, placé là parce que c’est un travailleur irréprochable ».
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est associé au noyau de la direction autour de Jacques Duclos et Benoît Frachon. Il doit, en particulier, préparer le départ clandestin de Maurice Thorez de son régiment. Mais les évènements bousculent largement son scénario.
Il passe donc le mois d’octobre et le début de novembre 1939 à renouer les fils avec le « centre international ». Il rassemble, ainsi, autour d’Eugen Fried (alias Clément en Belgique) les autres éléments de l’appareil clandestin. On l’arrête, le 15 novembre 1939, à Paris. Interrogé le 25 novembre, il déclare au juge d’instruction auprès du 3e tribunal militaire qu’il est « victime d’une machination ». Le 15 mai 1940, le 3e tribunal militaire de Paris le condamne, avec la plupart de ses coinculpés, à cinq ans de prison.
On l’incarcère à Bourges (Cher) avec ses compagnons le 25 mai. Transféré ensuite à Melun (Seine-et-Marne), on le fusille le 11 avril 1942, à Chailly-en-Bière. On libèrera sa veuve, Antoinette, en mars 1944, après un an de prison.
Depuis le 1er novembre 1945, il repose, avec sept autres communistes victimes du nazisme : Jules Auffret, maire adjoint de Bobigny (1902-1941), Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris (1898-1942), Léon Frot, conseiller municipal de Paris (1900-1942), Maurice Gardette, conseiller municipal de Paris (1895-1941), Raymond Latarget, conseiller municipal de Clichy-sous-Bois (1911-1946), Raymond Losserand, conseiller municipal de Paris (1903-1942), Charles Michels, député de Paris (1903-1941) et Louis Thorez (1905-1942).
Sources : MOURRE René – Maitron. Date de création : 2024-05-27.