Louis Thorez voit le jour le 27 avril 1905 à Hénin-Liétard (Pas-de-Calais). C’est le fils de Louis Thorez, domestique, et de Clémence Baudry. C’est le frère cadet de Maurice Thorez, futur secrétaire général du Parti Communiste Français.
Jeune, il ne partage pas les idées de son père et de son frère. Il fait même acte de candidature comme gendarme en 1928. Venu travailler à Paris, il épouse Albertine Oudenard dont il aura un fils, Lucien, mort à 10 ans, et une fille, Léone. Chômeur, il a alors beaucoup de difficulté pour trouver du travail, étant le frère de Maurice Thorez. Ce dernier le fait alors embaucher, après son adhésion au Parti Communiste Français, comme vendeur du quotidien Ce soir.
Réformé depuis mars 1938, il n’est pas mobilisé lors de la déclaration de guerre. Le 9 octobre 1940, on l’arrête avec quatre autres militants pour distribution de tracts du PCF. On l’emprisonne alors à la Prison de la Santé et la cour d’appel de Paris le condamne, le 3 février 1941, à dix mois de prison. Considéré comme meneur des plus actifs par la police, on l’interne, le 22 mai 1941 au camp de Châteaubriant (Loire-Atlantique).
Avant la guerre, sa femme Albertine entretenait régulièrement les tombes d’Henri Barbusse et de Paul Vaillant-Couturier au cimetière du Père Lachaise. Elle continue pendant la guerre. La police l’interpelle devant le mur des Fédérés, le 2 février 1941. Devant la menace de l’emprisonnement, elle signe un engagement à ne plus se livrer à une activité politique et à ne pas changer de domicile.
On le transfère, le 7 février 1942, au camp Royallieu, à Compiègne (Oise). Dans la nuit du 21 au 22 juin 1942, avec Henri Le Gall et dix-huit autres internés, il s’évade. Avec Henri Le Gall, il se réfugie à Romainville (Seine-Saint-Denis), un point de chute préparé par l’intermédiaire du beau-frère de Louis Thorez, Alphonse Baconier, au 33 rue de la Fraternité.
Mais, le vendredi 10 juillet, quatre inspecteurs de la Brigade spéciale no 1 s’y présente. Avec Henri Le Gall, il sautent du premier étage dans le jardin derrière la maison. Mais les policiers forcent la porte et, après une brève poursuite, maîtrise les deux hommes. Il présente une fausse pièce d’identité au nom de Larher, qui ne fait pas illusion.
La police française le livre aux allemands qui l’incarcèrent au fort de Romainville. Le 11 août 1942, avec quatre-vingt-sept autres otages, dont Henri Le Gall, Marcel Ethis et Alphonse Baconier, les nazis le fusillent au Mont Valérien. Le même jour, le journal collaborationniste Le Matin publie un Avis signé d’un responsable SS :
« Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. […] J’ai en conséquence fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. »
Selon la directive Nuits et Brouillards, on l’incinère au Père Lachaise. Ses restes sont inhumés au cimetière parisien de Bagneux, le 29 août. Puis ils sont transférés, le 22 janvier 1943, au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Le dimanche 3 février 1946, René Mourre lui rend hommage à la mairie du 20ème arrondissement de Paris puis un cortège de cinq mille personnes se rend au cimetière du Père Lachaise, où l’inhumation a lieu.
Il repose avec avec six autres communistes victimes du nazisme : Jules Auffret, maire adjoint de Bobigny (1902-1941), Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris (1898-1942), Léon Frot, conseiller municipal de Paris (1900-1942), Maurice Gardette, conseiller municipal de Paris (1895-1941), Raymond Latarget, conseiller municipal de Clichy-sous-Bois (1911-1946), Raymond Losserand, conseiller municipal de Paris (1903-1942) et Charles Michels, député de Paris (1903-1941).
Sources : THOREZ Louis, Clément – Maitron. Date de création : 2024-05-27.