Jules Auffret voit le jour le 7 septembre 1902, à Trignac (Loire-Atlantique). C’est le fils d’un manœuvre. Il se fait embaucher à treize ans dans les laminoirs de l’usine métallurgique de la Basse-Loire. Il travaille ensuite aux forges de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et aux chantiers de constructions navales de Penhouët en 1921. Puis il revient à l’usine de la Basse-Loire jusqu’à son départ au régiment.
Il adhère au syndicat de la métallurgie dès l’âge de treize ans. Fondateur de la Jeunesse syndicaliste de Trignac, il entre à la section socialiste en 1920. Après la scission de Tours, c’est l’un des fondateurs de la section communiste locale.
Il épouse le 23 juin 1924, à Trignac, avec Laure Aimée Marie Pichon et ils auront trois enfants. Puis il s’installe à Bondy (Seine-Saint-Denis) et il travaille à la compagnie du gaz.
En 1928, il assure le secrétariat du rayon communiste de Bobigny. La police l’interpelle, le 24 mars 1929, à la conférence régionale du Parti communiste, à Clichy (Hauts-de-Seine). Il se présente sans succès sur la liste Bloc ouvrier et paysan de Bondy, aux élections municipales de mai 1929. La police l’arrête à nouveau, le 25 janvier 1930, à Bondy, « pour entraves à la liberté du travail ».
Il devient conseiller municipal de Bondy le 5 mai 1935. Candidat au conseil général à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), il se fait élire au second tour, le 2 juin 1935. Il participe, en 1937, aux délégations de l’assemblée départementale en URSS et en Pologne. Tout en animant au niveau local les sections du Secours populaire et du mouvement Paix et Liberté, il assure, du 9 janvier 1937 à 1939, le secrétariat général de la région communiste Paris-Est.
Arrêté le 18 décembre 1939, il est interné administrativement au centre de Baillet (Seine-et-Oise) jusqu’au 29 avril 1940. Il est déchu de ses mandats électoraux le 21 janvier 1940. Transféré à l’Île d’Yeu (Vendée), il écrit au préfet de la Seine le 13 mai 1940 pour se mettre au service de l’unité nationale :
« Je tiens à vous indiquer, par la présente, de la même façon que je l’ai fait à Monsieur le Président de la Commission de vérification, que rien de répréhensible, dans mes actes et mes paroles ne peut m’être reproché et moralement, je ne me suis jamais considéré séparé de la communauté nationale. Dès la première heure, j’ai manifesté mes sentiments antihitlériens et dénoncé les desseins criminels de l’hitlérisme contre les peuples libres […].
Je suis toujours convaincu que la lutte contre l’ennemi de notre pays et l’établissement d’une paix durable nécessitent l’union de toutes les forces de la nation […]. J’affirme, au moment où l’agression s’étend sur le pays voisin de la France et menace son territoire, que le peuple français, pour maintenir son indépendance et ses libertés, doit être uni devant le danger et les devoirs qu’il impose…
C’est la raison pour laquelle, je suis décidé, si on me le permet, de servir cette unité nationale, dans la mesure de mes moyens. »
Cette demande est en contradiction avec l’éditorial de L’Humanité clandestine du 15 mai 1940 faisant le procès des « impérialistes de Londres et de Paris ».
On le transfère ensuite au centre d’Aincourt (Val-d’Oise), le 11 octobre 1940, puis à la prison de Fontevrault (Maine-et-Loire) le 4 décembre 1940. Ensuite, il passe à celle de Clairvaux (Aube) le 20 janvier 1941, et enfin, au camp de Châteaubriant ( Loire-Atlantique), le 15 mai 1941.
Selon Fernand Grenier, c’est Jules Auffret qui demande que les premières évasions soient celles des membres du comité central. Après l’exécution du Feldkommandant allemand à Nantes (Loire-Atlantique), Karl Hotz, le 20 octobre 1941, les occupants le fusille, avec 26 autres otages, le 22 octobre.
Une manifestation commémorative a lieu le 22 octobre 1942 devant son domicile avec l’accrochage d’un drapeau français.
Depuis le 1er novembre 1945, il repose, avec sept autres communistes victimes du nazisme : Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris (1898-1942), Léon Frot, conseiller municipal de Paris (1900-1942), Maurice Gardette, conseiller municipal de Paris (1895-1941), Raymond Latarget, conseiller municipal de Clichy-sous-Bois (1911-1946), Raymond Losserand, conseiller municipal de Paris (1903-1942), Charles Michels, député de Paris (1903-1941) et Louis Thorez (1905-1942).
Hommages : Une rue porte son nom à Pantin (Seine-Saint-Denis).
Sources : AUFFRET Jules – Maitron. Date de création : 2024-05-27.