Mounié Nadler voit le jour en 1908, à Gliniany (Autriche, Pologne puis Ukraine aujourd’hui), dans une famille juive orthodoxe. Il va au Heder et termine ses études à seize ans dans une Yechiva (école rabbinique). Puis il obtient le titre de rabbin. Il aime écrire et collabore à la presse du parti religieux Agouda (mouvement de croyants orthodoxes).
Mais bientôt, il se sépare de Dieu et emprunte une voie qui va dans le sens inverse. On publie des articles dans les journaux juifs orthodoxes de Pologne sous le titre Le Scandale du jeune écrivain de l’Agouda.
Alors Mounié Nadler change de plume et écrit pour l’hebdomadaire de gauche Di literariche tribune. Fin 1934, il part pour Paris, où il devient rapidement secrétaire de rédaction de la Naïe Pressè. Alors s’ouvre une nouvelle étape dans sa vie de militant communiste.
Le 25 avril 1943, une très violente explosion secoue le quartier du Jardin des Plantes et de la rue Geoffroy Saint Hilaire. Elle s’est produite au 49 de cette rue au sixième étage. Rendue sur les lieux, la Police trouve les corps déchiquetés de deux résistants, Hersz Zimerman et Salek Bot, faisant partie du groupe de l’OS (Organisation Spéciale).
L’explosion met la Gestapo sur les dents. Elle établit une souricière qui aboutit à l’arrestation d’une dizaine de militants, dont parmi eux, Mounié Nadler, Joseph Bursztyn et le chimiste Nathan Dyskin. Les nazis les fusillent tous les trois au Mont Valérien (Hauts-de-Seine), le 13 août au matin.
On applique la consigne Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) afin d’effacer toute trace des corps des suppliciés. Ils sont tous crématisés au Père Lachaise. Puis leurs cendres sont mises dans des urnes qui sont dispersées dans divers cimetières de la région parisienne.
Un rapport du cabinet du Préfet de la Seine pour la Sécurité allemande note qu’on a enterré les urnes sans trace apparente. Pourtant, après la guerre, on retrouve certaines tombes contenant des urnes. C’est grâce à l’administration des cimetières qui avait pris des mesures de repérage pour reconnaitre les lieux. Ses cendres rejoignent alors la sépulture actuelle.
Sources : Musée de la résistance en ligne (museedelaresistanceenligne.org). Date de création : 2009-10-03.