Jean-Blaise Martin nait à Paris, le 24 février 1768. Issu d’une famille de peintres vernisseurs et orphelin de bonne heure, il est recueilli par son oncle. Instruit dès l’âge de 7 ans dans la musique, il montre une jolie voix de soprano enfant.
Il n’obéit pas à la volonté de son oncle d’apprendre le métier d’orfèvre. En cachette, il étudie d’abord le dessin, puis suit des cours de musique au collège d’Harcourt (Eure) où il apprend le violon. Entretemps, il se fait engager comme violoniste au Théâtre de Monsieur.
Il a 19 ans et sa voix a pris une belle couleur de baryton. Il s’essaie à chanter, souvent avec succès, des airs italiens aux concerts de l’hôtel Bullion. Le musicien italien Giovanni Battista Viotti le surprend en train de chanter. Il le tire de la fosse d’orchestre vers la scène. Refusé à l’Opéra à cause d’un manque de puissance, mais excellent comédien, il poursuit désormais une carrière dans l’opéra-comique.
Doté d’une voix légère, joliment timbrée, allant en voix de tête jusqu’au si aigu et d’une flexibilité singulière qui lui permet d’assumer aussi bien des rôles dans le registre plus grave, sa tessiture couvre près de trois octaves :
« [Martin] réunit à la facilité prodigieuse des transitions, la gravité de la basse la plus prononcée, la légèreté et le timbre argentin de la haute-contre la plus élevée. »
En 1789, il débute, au Théâtre de Monsieur, dans Le Marquis de Tulipano (II matrimonio inaspettato) de Giovanni Paisiello. Il entame une carrière d’«amoureux concordant» », selon le terme de l’époque, c’est-à-dire de jeune premier à la voix s’adaptant facilement à tous les registres.
Il se spécialise vite dans les rôles de domestiques rusés et facétieux, alors très en vogue. En 1794, il entre à la salle Favart. Là, il devient la coqueluche des amateurs de chant comme des musiciens et librettistes qui le réclament en exclusivité.
Martin se lie alors d’amitié avec Pierre Jean Garat qui va devenir une des gloires du chant français et est, à cette époque, un chanteur débutant à qui il enseigne la musique et qu’il aide financièrement, et surtout avec le chanteur François Elleviou.
Tous deux deviennent les interprètes préférés des mêmes compositeurs : François Adrien Boieldieu, Nicolas Isouard, Étienne Nicolas Méhul … et ont l’occasion de chanter devant le même public, notamment l’empereur et de hautes personnalités.
Ils ont comme partenaire, entre autres, la fameuse Dugazon. Martin enseigne le chant à partir du 1er avril 1816 et pendant deux ans au Conservatoire de Paris. Il apprend l’harmonie avec le compositeur et chanteur Joseph Candeille. Puis, il fait représenter, en 1796, un opéra-comique de sa composition, Les Oiseaux de mer, qui rencontre un succès mitigé.
Vers 1820, sa carrière décline en même temps que sa santé vocale. Surtout, il n’échappe pas aux travers de la facilité. Son chant devient forcé et outrancier et amplifie ses anciens défauts : surcharge, vocalisation saccadée et abus d’ornements.
Il obtient toujours du succès auprès des habitués. Mais il essuie aussi de nombreuses critiques dont celles d’Hector Berlioz dans La Critique musicale. Après la mort de Garat en mars 1823, il prend ses distances avec la scène.
Il ne revient qu’en 1833 pour une douzaine de représentations des Souvenirs de Lafleur, opéra composé spécialement pour lui par Jacques Fromental Halévy, afin de soutenir le théâtre de l’Opéra-Comique en difficulté. En 1832, il reprend pour cinq ans l’enseignement du chant au Conservatoire. Puis il abandonne définitivement la scène en 1833, à 65 ans.
Accablé par la mort d’une de ses filles, en 1836, et souffrant d’une maladie intestinale, il rejoint à Ternand (Rhône) son vieil ami Elleviou qui s’y est retiré depuis 1813 et chez lequel il s’éteint le 28 octobre 1837. Son corps est ramené à Paris.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-07-13.