Marc Antoine Jullien, dit Jullien de Paris, voit le jour à Bourg-de-Péage (Drôme), le 10 mars 1775. C’est le fils de Jullien dit de la Drôme. Quand éclate la Révolution, le jeune Marc Antoine est encore au collège de Navarre, à Paris. Fidèle à l’exemple de son père, il s’enthousiasme pour les idées nouvelles. Il dit aussi de sa mère qu’elle est une « ardente amie de la Liberté ». Il se lance dans le journalisme et fréquente les Jacobins.
Les Girondins remarquent très vite Jullien. On le nomme « élève-diplomate » (sic). Ce titre n’a aucune signification réelle, mais il va tout de même lui permettre de fréquenter l’ambassade française. Condorcet, président du Comité diplomatique de la Législative, l’envoie à Londres en mai 1792, pour être l’intermédiaire « officieux » entre les libéraux anglais. Lord Stanhope en particulier et les Girondins. Il a alors dix-sept ans ! A la fin du mois de septembre 1792, il revient en France.
Grâce à son père, élu député de la Drôme à la Convention, mais surtout de Servan, ami fidèle de la famille, qui vient de quitter le ministère de la Guerre pour prendre le commandement des troupes française sur la frontière espagnole, on l’envoie comme aide-commissaire des guerres à l’armée des Pyrénées.
Il se fixe alors à Toulouse, puis à Tarbes, où il fait montre d’une très grande activité révolutionnaire. C’est à cette époque qu’il entre en relation avec Maximilien de Robespierre, dont il devient l’agent informateur et l’ami.
En septembre 1793, à l’instigation de Robespierre, il devient agent du Comité de Salut Public pour « prendre des renseignements sur l’esprit public » dans certaines villes de France, et « le ranimer, éclairer le peuple et correspondre exactement avec le Comité de Salut Public… ». En fait, il sert d’indicateur à Robespierre. A Nantes, il dénonce les excès de Carrier en janvier 1794, et à Bordeaux, ceux de Jean Lambert Tallien, et d’Ysabeau en avril.
Il est rappelé le 24 de ce même mois à Paris où il devient adjoint à la commission exécutive de l’instruction publique, mais on le renvoie à Bordeaux le 22 mai, le temps de s’occuper de la capture des derniers députés girondins déclarés hors-la-loi, cachés dans la région.
Ce coup d’éclat accompli, il retourne dans la capitale. En chemin de retour, le 14 thermidor, il apprend la chute de Robespierre et son exécution ainsi que celle de ses amis. Dès son arrivée, il se présente au Comité de Salut Public. on l’arrête immédiatement et on l’emprisonne à la prison des Carmes.
Sa seule défense est de renier son amitié avec Robespierre. On le transfère à la prison du Plessis, le 6 septembre 1795. Trois jours plus tard, Gracchus Baboeuf et quelques-uns de ses compagnons le rejoignent. Il se lie d’amitié avec Gracchus Baboeuf et partage ses idées, mais il diverge sur des points de tactiques.
Jullien est enfin libéré et entre au ministère de la Police en mars 1796. Il est inquiété après l’arrestation des Babouvistes, mais il réussit à échapper à la prison. Dès lors, il ne s’occupe plus de politique, il n’a que vingt et un ans !
Jullien redevient journaliste et part dans le sillage du général Bonaparte lors de la campagne d’Italie. Puis il entre dans l’administration militaire.
En 1801, il épouse Sophie Juvence Nioche, avec laquelle il a six enfants dont Antoinette Stéphanie, future épouse de l’acteur et dramaturge Lockroy, et mère du journaliste puis ministre Édouard Etienne Auguste Lockroy.
A la chute de l’Empire, il reprend la plume et dirige La Revue encyclopédique pendant une dizaine d’années. Sa dernière joie sera de connaître les journées de février 1848. Il décède à Paris, le 28 octobre 1848.
Publications :
- Essai sur l’emploi du temps ou, Méthode qui a pour objet de bien régler sa vie, premier moyen d’être heureux, destinée spécialement à l’usage des jeunes gens de 15 à 25 ans (1810) …
Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-05-22.