Jeanne Geneviève Fortunée Lormier Lagrave nait le 25 avril 1776, à Saint-Domingue. C’est la fille d’un industriel de la canne à sucre aux Antilles. Cette jolie créole, amie de Rose Tascher de la Pagerie (future impératrice), est une femme hors du commun.
Bien que moins connue que Madame Récamier ou encore Madame Tallien, son charme et sa beauté font d’elle la séductrice de bon nombre de grands personnages de son temps.
Son influence est considérable, elle côtoie de la Révolution au Second Empire naissant, tout ce que la France compte de personnalités politiques, militaires, littéraires et artistiques. Elle épouse Antoine Marie Romain Hamelin, receveur général du Berry, puis de Tours.
Il est fournisseur aux armées et ami de Joséphine de Beauharnais. La jeune Fortunée est belle, spirituelle, enjouée, de grande taille et brune de teint et de cheveux. On la tient pour une danseuse hors pair, véritable déesse de la valse. Elle est l’archétype de l’élégance parisienne de l’époque.
C’est le temps des Incroyables et des Merveilleuses. Fortunée est l’une des trois plus en vue du Consulat et de l’Empire. Certains la tiennent pour une fieffée polissonne, car elle a une véritable collection d’amants, allant de Bonaparte en passant par Chateaubriand. On lui prête même un rôle d’agent secret de l’empereur durant son règne. Un certain baron d’Ogny acquiert la Folie Richelieu, rue de Clichy, à Paris, sous le Directoire.
C’est un ancien lieu de plaisir du roi Louis XV qui recevait là, la marquise de Pompadour et bien d’autres. Cet hôtel particulier est dirigé par Fortunée Hamelin qui attire là tout la bonne société du premier Empire. Fortunée hérite en 1792, d’un petit hôtel particulier de son père (le futur hôtel Bourrienne), rue d’Hauteville, à Paris. Le dernier salon qu’elle anime de sa présence et de son charme se situe rue Blanche, dans le quartier à la mode, dit de la Nouvelle Athènes.
C’est dans ces lieux que se réunissent les nostalgiques de l’empire et les déçus de la restauration. Fortunée peut compter sur ses deux plus grands admirateurs : les banquiers Perrégaux et Gabriel Ouvrard. Parmi ses hôtes, on trouve Joséphine de Beauharnais, Thérésa Cabarrus, Madame Tallien dite Notre Dame de Thermidor, Paul Barras, alors tout puissant directeur, Laure Pernon (qui aussi, tient salon), le Duc d’Abrantès Andoche Junot, Marmont, duc de Raguse, Berryer, grand orateur, Bourrienne, Chateaubriand, la princesse Bagration, puis quelques années plus tard le poète Victor Hugo et Léonie Biard.
Elle s’éteint le 29 juillet 1851, à Paris. Nous n’avons pas retrouvé trace de son entrée dans le cimetière.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-12-23.