André Ernest Modeste Grétry voit le jour le 2 février 1741, à Liège (Belgique). Son père est violoniste en l’église Saint-Martin de Liège, puis en celle de Saint-Denis, dans la même ville. André Ernest Modeste est enfant de chœur à l’âge de neuf ans.
Il se plaint dans ses mémoires de la sévérité de son premier maître de chant, Wenick. Il prend des cours de clavecin et de composition avec Nicolas Rennekin, organiste, puis avec Henri Moreau, maître de musique à la collégiale Saint Paul.
C’est avec beaucoup d’intérêt qu’il découvre la musique de la Comédie Italienne de Liège. Titulaire d’une bourse, il part faire ses études au Collège d’Archis à Rome au printemps 1760. Il a alors déjà écrit une messe et un motet. Avec Casali, maître de chapelle de Saint Jean de Latran, à Rome, il reprend ses études musicales. Il compose alors un «confiteor», puis en 1765 un «intermezzo», la Vendémiatrice. Ensuite, il part en Suisse où il donne des cours de composition.
Il gagne Paris en 1767, fasciné par Pergolèse, Buranello, Vinci, Piccinni et Terradellas. Grétry étudie la prosologie de la langue française à la comédie comme le fit également Lulli. Il écrit deux à trois opéras par an. On joue ses œuvres dans toute l’Europe. En 1774, la reine Marie-Antoinette en fait son directeur de musique.
En 1784, il obtient un succès certain et durable avec son opéra Richard Cœur-de-Lion. On jouera cet opéra pendant tout le 19ème siècle. L’air Ô Richard, Ô Mon Roy deviendra l’hymne royaliste pendant la Révolution, entonné par les Gardes du Corps et le régiment de Flandre devant la famille royale, à l’Opéra de Versailles, cause directe de la marche des Parisiennes sur le palais de Versailles.
C’est cet air que choisit Vautrin pour prévenir Eugène de Rastignac qu’il veille sur lui dans Le Père Goriot d’Honoré de Balzac. L’air « Je sens mon cœur qui bat qui bat / Je ne sais pas pourquoi » est repris dans La Dame de pique de Tchaïkovski, par le personnage de la Comtesse, qui évoque ainsi sa jeunesse enfuie !
Après la révolution, il est avec Etienne Méhul et François Joseph Gossec représentant de la musique dans les classes des Beaux-Arts. En 1797, il publie les trois volumes de ses mémoires, en 1801, Ce que nous fûmes, ce que nous sommes, puis en 1802, une Méthode pour apprendre à préluder et les Réflexions d’un solitaire, en huit volumes.
Il meurt le 4 septembre 1813, à l’Hermitage d’Emile, à Montmorency (Val-d’Oise). Il a droit à des obsèques nationales et est inhumé le 27 septembre 1813. Son cœur repose à Liège (Belgique), sa ville natale.
Pour écouter Richard Cœur-de-Lion.
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (18 décembre 1803).
Hommages : Une rue proche de l’Opéra Garnier, à Paris, porte son nom.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2005-09-11.