Nicolas Louis François de Neufchâteau nait à Saffais (Meurthe-et-Moselle), le 17 avril 1750. Fils d’un régent d’école de village, le Bailli d’Alsace, Henri d’Hénin, qui réside à Neufchâteau, le remarque très tôt. Il compose des vers en remerciement à son protecteur, à l’âge de douze ans, cela lui vaut l’approbation de Voltaire et de Rousseau.
Il fait ses études chez les Jésuites de Neufchâteau, puis poursuit des études de droit à Reims. En 1765, il est âgé d’à peine quinze ans lorsqu’il publie son premier volume de poésie, Poésies diverses, suivi de peu par Pièces fugitives.
Il entre à l’Académie de Dijon, puis à celle de Lyon, de Marseille et de Nancy. On l’autorise, à l’âge de seize ans, à accoler à son nom celui de la ville Neufchâteau. Il devient alors François de Neufchâteau. Il devient, en 1770, professeur au collège épiscopal Saint-Claude de Toul, mais ses idées philosophiques le font éliminer rapidement. En 1776, il achète l’office de lieutenant général de baillage de Mirecourt dans les Vosges. Il devient subdélégué de l’intendance de Lorraine en 1781. Il acquiert alors la charge de procureur général du «Cap Français», à Saint-Domingue en 1783.
François de Neufchateau quitte la France et reste à son poste à Saint Domingue jusqu’en 1786. Il étudie l’économie de cette colonie et les moyens de la développer. Il devient collaborateur de «l’Almanach des Muses», et traduit en vers Roland Furieux, de l’Arioste.
Mais il perd cet ouvrage lors d’un naufrage pendant la traversée de retour vers la France. Il revient en Lorraine en 1787, où il s’intéresse plus particulièrement à l’agriculture. Il entretient à la même époque une correspondance suivie avec les philosophes, les écrivains et les poètes.
A la Révolution, en 1789, il rédige les cahiers de doléances du baillage de Toul et est élu député suppléant au Etats-Généraux. Il est successivement juge de paix d’un canton, puis administrateur du département des Vosges en 1790. En 1791, il se fait élire par le département des Vosges à l’Assemblée Législative.
Il devient secrétaire de l’Assemblée puis membre du Comité de Législation. Il se signale par son hostilité marquée envers les prêtres réfractaires et l’Eglise catholique en général qu’il souhaite subordonner à l’état laïc.
François de Neufchâteau se fait élire député à la Convention, mais il refuse d’y siéger, officiellement pour des raisons de santé. Il refuse de même le ministère de la Justice qu’on lui amène sur un plateau. Il se fait élire juge de paix à Vicherey (Vosges), en 1790.
Parallèlement, il écrit une pièce, Paméla, tirée d’un roman de Richardson, Paméla ou la vertu récompensée, pièce qui est jouée le 1er août 1793, au théâtre de la Nation. Elle fait scandale, paraissant hostiles aux Jacobins. A la neuvième représentation, la pièce est interdite à cause de deux vers jugés subversifs :
«Ah ! Les persécuteurs sont les seuls condamnables Et les plus tolérants sont les seuls raisonnables.»
Résultat, on l’emprisonne du 2 septembre 1793 au 4 août 1794. Il se fait élire juge au tribunal de cassation le 3 janvier 1795, puis est commissaire du Directoire dans les Vosges en novembre 1795. François de Neufchâteau devient ministre de l’intérieur le 16 juillet 1797.
Il reste en poste deux mois à peine jusqu’au 14 septembre 1797. On le rappelle pour remplacer Lazare Carnot comme membre du Directoire, du 8 septembre 1797 au 20 mai 1798. Son rôle est modeste au sein du Directoire. Il le quitte d’ailleurs après le tirage au sort, en mai 1798. Il redevient alors ministre de l’intérieur pour un peu moins d’une année. Puis on l’envoie comme ministre plénipotentiaire à Vienne (Autriche).
On lui offre peu après le ministère des Relations extérieures qu’il refuse. Là commence son rôle d’archiviste, il accomplit une tâche remarquable dans tous les domaines, jeta les bases des archives et bibliothèques départementales, du dépôt général des cartes, de l’exposition des produits de l’industrie, du musée du Louvre. Il institue le concours dans les lycées et collèges, et organise la réception des objets d’arts envoyés d’Italie par le général Bonaparte.
C’est l’un des premiers à percevoir l’utilité des statistiques pour le gouvernement. Il tente de faire dresser, par les administrations centrales des départements, des tableaux de l’activité industrielle. C’est un des membres fondateurs de la Société d’Agriculture en 1798. Il organise, à Paris, du 18 au 21 septembre 1798, une exposition nationale des produits de l’industrie, qui connaît un très grand succès. Il inaugure également le musée du Louvre.
François de Neufchâteau se rallie à l’empire. Il devient sénateur, en 1800, puis président du Sénat de l’établissement de l’Empire de 1804 à 1806. En 1814, il se retire de la vie politique. Malade de la goutte depuis longtemps, il s’occupe alors pour l’essentiel, d’agronomie. On lui doit de nombreux travaux concernant aussi bien l’agronomie, la poésie et l’histoire. Il édite les Œuvres complètes de Pascal et des Notes sur le Gil Blas de Alain René Lesage.
Francois de Neufchateau préside la Société d’Agriculture jusqu’à sa mort. Il devient correspondant puis membre de l’Institut le 13 février 1796. Il fait partie de la deuxième classe des lettres en 1803, et est maintenu à la réorganisation de 1816. Ses œuvres reflètent un manque d’originalité et de puissance courante à cette époque, on le surnomme « le nouveau Pibrac ». Son œuvre s’étale de 1765 à 1827. Nicolas Louis François de Neufchâteau décède à Paris, le 10 janvier 1828.
Titres : comte de l’Empire (1808).
Hommages : Une rue porte son nom à Paris (11ème).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-05-19.