Louise (Rosalie) Lefebvre, plus connue sous le nom de Louise Dugazon, voit le jour à Berlin (Allemagne), le 18 juin 1755. Son père, François Jacques Lefebvre, est danseur et maître de ballet à la Cour de Frédéric II de Prusse. L’un de ses frères, Joseph Lefebvre est quant à lui violoniste et compositeur. Elle revient à Paris avec ses parents à l’âge de huit ans en 1765. Elle fait ses tout débuts à l’âge de douze ans en tant que danseuse.
Mais elle fait ses vrais débuts en tant qu’actrice et « «Avec des chansons »« à la Comédie-Italienne en 1774 dans le «Sylvain» de Grétry. Immédiatement elle est admise, puis sociétaire en 1775. Louise épouse en 1776 Henry Gourgaud, dit Dugazon, né à Marseille en 1746. Il est acteur de Théâtre très connu appartenant à la Comédie Française, spécialisé dans les rôles de valets de comédie.
Il devient en 1786 professeur à l’école de déclamation, puis peu après au Conservatoire. Arrive la Révolution, il prend part à tous les mouvements, tous les excès, notamment en se mettant au service du fameux Santerre de triste mémoire. En 1782, elle donne naissance à un fils prénommé Gustave. La rumeur publique fait état de discorde dans le ménage : elle attribue la paternité de l’enfant au Chevalier de Saint-Georges. Celui ci est un personnage romanesque à l’existence aventureuse, épéiste réputé et violoniste brillant, qui fait partie des Mousquetaires du Roi.
Modeste Grétry, parlant de Louise Dugazon a dit :
« Quelle femme étonnante ! On dit qu’elle ne sait pas la musique, et pourtant, je n’ai jamais entendu chanter avec autant de goût, d’expression, de naturel et de vérité ».
On dit même, au sujet de sa plus célèbre création en 1786, «Nina ou la folie par amour» :
« Les paroles sont de Marsollier, la musique est de Dalayrac, et la pièce est de Dugazon ».
Il est vrai qu’elle tient une place prépondérable dans l’Opéra-Comique. Elle a, d’ailleurs, à son actif de nombreuses partitions de Grétry et Dalayrac. C’est ce dernier qui la fait débuter en 1769 dans son opéra «Lucille». Elle est si célèbre qu’on appelle « Dugazon » les rôles d’amoureuses et de soubrettes. Actrice adulée à la Comédie-Italienne puis à l’Opéra-Comique, elle est incontournable. Mais la Révolution, l’écarte du théâtre.
Son attachement, son intérêt au sort de la famille royale et son refus de jouer des pièces issues de la Révolution, l’éloignent de la scène. Elle réapparaît en 1795, et durant une dizaine d’années elle se cantonne dans les rôles de mères, un cruel embonpoint lui interdisant de jouer encore les amoureuses. Louise Dugazon s’éteint quelques années plus tard enlevée par une hydropisie de poitrine le 22 septembre 1821. Mme Vigée Lebrun l’a immortalisée en 1787.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-04-09.