Vincenzo Bellini voit le jour le 3 novembre 1801, à Catane (Italie). Grâce à un riche seigneur, il entre au Conservatoire de Naples dirigé par Zingarelli. Il a la chance et l’avantage de faire découvrir ses compositions au très riche impresario Domenico Barbaja.
Séduit par son talent, il lui commande trois opéras pour San Carlo de Naples et la Scala de Milan. Moins fécond que ses contemporains, Gioacchino Rossini et Gaetano Donizetti, il compose onze opéras. Parmi ceux-ci, on retient Les Capulets et les Montaigus, Venise 1830, La Somnambule, Milan 1831, La Norma, Milan 1831.
Il vient à Paris en 1833, où sur la recommandation de Gioacchino Rossini, le Théâtre-Italien lui commande Les Puritains, Paris, 1835. Mais, atteint d’une tumeur intestinale fulgurante, il décède subitement à Puteaux (Hauts-de-Seine), le 23 septembre 1835. Outre des opéras, il est aussi l’auteur d’une soixantaine d’œuvres.
La cérémonie funèbre a lieu aux Invalides, elle est réglée par ses pairs, Gioacchino Rossini, Luigi Carlo Cherubini, Ferdinand Paer et François Antoine Habeneck. Selon la coutume du temps, on chante certaines de ses compositions, avec des mélodies adaptées à la liturgie pour les paroles.
L’art du bel canto atteint son apogée avec Bellini, il n’existe pas de mélodie plus pure qu’un air du maître. Il exerce une profonde influence sur Frédéric Chopin. On transfère sa dépouille mortelle à Catane, sa ville natale (Italie), le 15 septembre 1876, en la cathédrale Sainte-Agathe.
Extrait (du journal Le Figaro du 16/09/1876) :
«La cérémonie de l’exhumation de Bellini a eu lieu, à onze heures du matin, au cimetière du Père-Lachaise, en présence des commissaires venus de Catane, pour recueillir les restes mortels de leur illustre compatriote. Le corps de Bellini reposait dans un caveau surmonté d’une pyramide en pierre ornée de son médaillon, d’une lyre et d’une figure allégorique. Pendant que l’on se livrait aux derniers travaux, pour sortir la bière du caveau, une compagnie du 116e de ligne venait se ranger autour du cercueil préparé pour recevoir les cendres de l’auteur de Norma.
Un drap blanc avait été étendu sur un petit emplacement planté d’arbres qui porte le nom de Bosquillon et qui se trouve à quelques pas de la tombe. Sur ce drap la nouvelle bière est posée. Elle est en velours grenat, ferrée d’argent. Une croix du même métal est scellée sur le couvercle. Au-dessus de cette croix, et à la place de la tête, on lit l’inscription suivante : VINCENZO BELLINI NATO A CATANE IL 3 NOVEMBRE 1802 MORTO A PUTEAUX PRESSO PARIS IL 23 SETTEMBRE 1835.
Tous les préparatifs étant terminés, on attend l’arrivée de M. le préfet de la Seine, qui a fait savoir qu’il assisterait à la cérémonie. A onze heures et quelques minutes, le préfet étant arrivé, on procède de suite à l’enlèvement de la bière; les soldats portent les armes, et le cercueil en plomb, que l’on va ouvrir pour les constatations légales, est déposé à côté de celui qui a été préparé par les soins pieux de la commission. C’est dans ce Bosquillon, sous une voûte de verdure d’un pittoresque émouvant, que s’arrête le cercueil.
Il se trouve alors entouré des tombes de Grétry, de Méhul, d’Hérold, de Talma, de Chérubini, de Bernardin de Saint-Pierre et de Lesueur. Immédiatement, un ouvrier coupe le plomb dans toute la longueur de la bière et dans la largeur, du côté de la tête; cette partie est relevée le corps de Bellini est là. Mais hélas ! Malgré l’embaumement, dans un état de décomposition qui ne permet d’y toucher qu’avec les plus grandes précautions. Il faut d’abord enlever avec les mains une épaisse couche de son.
La tête est recouverte, ainsi que le corps, de plusieurs pièces d’étoffe. Cependant, comme il fallait procéder légalement, on a été obligé de déchirer les bandelettes qui recouvraient le visage; cette opération n’a permis de voir que des traits informes, d’une couleur noire et terreuse, et de constater que le cou est détaché du corps. Les membres de la commission avaient appris autrefois de Rossini que, lors de l’enterrement de Bellini, son cœur avait été renfermé dans une urne en plomb déposée dans son cercueil. On a donc été contraint de fouiller sous le corps et les suaires pour la chercher.
L’urne a été trouvée près de la tête et remise en place aussitôt. La bière, en plomb a été refermée et déposée dans un premier cercueil en bois, doublé également en plomb à son tour ce cercueil a été lui-même enfermé dans la grande bière recouverte de velours grenat, dont nous avons parlé plus haut. Un prêtre et un enfant de chœur ont dit les dernières prières. Puis M. le marquis de Sangiuliano s’est avancé et a prononcé, en français, un chaleureux discours par lequel il a remercié la France de l’hospitalité donnée pendant plus de quarante ans aux restes précieux du grand génie musical qui avait nom Bellini.
Quatre autres discours ont été prononcés ensuite par MM. Curro, en italien, Ardizzoni, poète très distingué de Catane, le prince Grimaldi, Escudieret Masson, ce dernier au nom de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Plusieurs couronnes ont été placées sur le cercueil, qu’un char attelé de six chevaux et suivi de quatorze voitures de deuil, a emporté à la gare du chemin de fer de Lyon. Parmi l’assistance, qui est très nombreuse, se trouvaient le comte de Gangliano, une partie de l’ambassade, d’Italie, M. Ressman, chargé d’affaires, le duc de Gualtieri et le comte Guasco de Bisio, secrétaires.
Le général Cialdini n’arrivant à Paris qu’après-demain s’est fait représenter par ces messieurs. Citons encore le prince Giovanelli, le comte Manzoni, duc de Lavello, sénateurs ; M. G. Caponi, correspondant de la Fanfulla et de la Perseveranza ; Mme la marquise de Sangiuliano, plusieurs autres dames; en tout, près de deux cents personnes, qui ont pieusement suivi le char jusqu’à la gare. A midi et demi la cérémonie est terminée. Sur le tombeau, vide maintenant, la commission a fait placer une plaque en marbre blanc, portant l’inscription suivante : CATANIA. GRATA ALLA FRAUCIA. NEL RICHIAMARE LE CENERI ILLUSTRI. QUESTA LAPIDE POSE 15 SETTEMBRE 1876. ».
Hommage : Son portrait ornait les billets italiens de 5000 lires, avant l’introduction de l’euro.
Ecoutez Maria Callas dans « Casta diva » (Norma).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2005-12-04.