Béarnais issu d’un milieu modeste, Louis Barthou voit le jour en 1862. Avocat de formation, il est également journaliste et auteur (de livres d’histoire mais également de littérature). Républicain modéré, sa carrière politique est précoce puisqu’il se fait élire député à 27 ans et ministre à 32 ans.
Il entre à l’Académie Française en 1918. Son allure bonhomme n’est pas sans rappeler celle d’Erik Satie, un contemporain. Elle ne doit pas dissimuler l’intelligence remarquable dont il fait preuve : en bien des points, Louis Barthou est un visionnaire malheureusement peu écouté.
Le combat de sa vie, dans les divers ministères qu’il occupe, est celui de contrecarrer les plans d’une Allemagne expansionniste et belliqueuse. En 1913, c’est un éphémère président du Conseil. Il fait alors voter la loi qui porte à trois ans le service militaire, face à l’Allemagne menaçante.
Le fait qu’il perde son fils au front au début de la guerre n’est pas sans influer sur son évolution politique. Personnage incontournable des années 20, il ne cesse de rappeler, dans un contexte pacifique où tout doit inciter au rapprochement franco-allemand, que l’Allemagne demeure un danger pour la France. Face à Hitler, il est prêt au rapprochement avec l’Italie mussolinienne. Sa politique n’a alors qu’une priorité : constituer un vaste réseau d’alliances destiné à isoler l’Allemagne.
Il œuvre au rapprochement des états d’Europe centrale, son but étant d’établir un glacis protecteur tout autour de notre remuant voisin. Dans cette logique, il reçoit à Marseille, le 9 octobre 1934, le roi Alexandre de Yougoslavie. Tous deux tombent sous les balles d’un terroriste croate. Monté sur le marchepied, l’assassin est frappé par le colonel Piolett.
On raconte que, dans la panique, les soins se portant sur le souverain, on néglige Barthou qui meurt peu après. Les conséquences de sa mort sont considérables : avec lui périt la politique de méfiance. Pierre Laval qui le remplace mène une politique inverse : conciliant avec l’Allemagne, il néglige les appels de Mussolini, poussant ce dernier, dépité par les « démocraties pacifiques », à se rapprocher d’Hitler.
Plus rien ne peut empêcher la marche à la guerre. Face au danger allemand, Louis Barthou fait, en quelque sorte, figure d’un De Gaulle au destin brisé.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2005-07-19.