Pierre (Antoine), comte Du Pont (de l’Étang), voit le jour le 4 juillet 1765, à Chabanais (Charente). Il prend le nom de « de l’Étang » pour se distinguer de ses frères, le général comte Dupont-Chaumont, et Mgr le baron Dupont de Poursat, évêque de Coutances. Sa nièce, Claire Grâce Dupont de Savignat, est la mère du président de la république Sadi Carnot.
Pierre Du Pont, à 19 ans, en 1784, intègre, comme sous-lieutenant, la légion française du comte de Maillebois, servant dans les Provinces-Unies. Lorsque cette légion est licenciée, en 1787, il entre comme lieutenant dans un régiment d’artillerie au service des Provinces-Unies.
On le rappelle en 1790 en France. Rochambeau le nomme sous-lieutenant au 12e Régiment d’Infanterie, le 21 juillet 1791. Le 10 octobre suivant, il est aide-de-camp du général Théobald de Dillon, qui commande à Lille, puis passe capitaine au 24e Régiment d’Infanterie, le 12 janvier 1792.
Il combat à la bataille de Valmy et se distingue au combat de l’Argonne. Le conseil provisoire exécutif le nomme chef d’état-major des troupes actives de la Belgique puis adjudant-général chef de brigade. Il sert au camp de la Madeleine comme chef d’état-major du général La Marlière, puis du général Béru.
Ensuite il participe à la conquête de l’Italie et à la bataille de Marengo, le 14 juin. Il négocie, le lendemain, avec le général autrichien von Melas la capitulation d’Alexandrie, qui livre aux Français douze places fortes et l’Italie jusqu’au Mincio. Le général Dupont reçoit alors le titre de ministre extraordinaire provisoire du gouvernement français en Piémont, le 23 juin 1800, pour organiser la République cisalpine.
Remplacé le 15 août par Jourdan, il devient lieutenant du général en chef et Brune le charge, le 6 octobre, d’envahir la Toscane. Le 15 octobre, il entre à Florence où il établit un gouvernement provisoire, et le 23 octobre il est à Livourne. Le premier consul retourne en France, laissant à ses lieutenants le soin d’achever et d’organiser ses conquêtes.
Le 22 janvier 1801, il quitte l’armée d’Italie pour commander la 2e division militaire à Mézières, puis la 1re division du camp de Compiègne sous Ney le 30 août 1803, et, enfin, la 1re division du camp de Montreuil le 12 décembre. A la formation de la Grande Armée, Dupont obtient le commandement de la 1re division du 6e corps sous Ney. Il passe le Rhin à Lauterbourg puis engage le combat avec 25 000 Autrichiens commandés par l’archiduc Ferdinand d’Autriche.
Les Français rencontrent d’abord du succès et font 1 500 prisonniers. Mais l’archiduc, renonçant à une attaque de front, s’emploie à contourner les deux ailes de la petite armée. Après cinq heures d’affrontement, Dupont doit se retirer sur Albeck, mais il emmène avec lui 4 000 prisonniers. Le 5 octobre 1806, Dupont devient commandant de la 1re division du 1er corps sous les ordres du maréchal Bernadotte à la Grande Armée.
En Espagne, il arrive à Vitoria le 26 décembre. Dupont signe avec le général espagnol Castaños une capitulation, le 23 juillet 1808, à Baylen. 20 000 Français doivent mettre bas les armes et être transportés en France. Mais on viole la capitulation et on les envoie mourir sur les pontons de Cadix. Les résultats de cette capitulation sont immenses.
Dupont s’embarque à Cadix sur le Saint-Georges et arrive à Toulon le 21 septembre. Là, il est immédiatement arrêté comme ayant trahi les intérêts de l’armée. Il est transféré à Paris le 15 novembre 1808, où la haute cour impériale doit le juger, mais Cambacérès empêche qu’on donne suite à ce projet. Ce n’est que trois ans plus tard qu’un conseil d’enquête, composé de quinze membres se réunit pour donner son avis sur la capitulation de Baylen.
Le 1er mars 1812, à la suite de cet avis, Napoléon destitue Dupont et ordonne son transfert dans une prison d’état. On l’enferme au fort de Joux, puis à la citadelle de Doullens. Enfin, il est mis en surveillance, à Dreux, jusqu’au retour de Louis XVIII.
Le gouvernement provisoire le nomme, en mars 1814, commissaire au département de la Guerre. De nouveau destitué pendant les Cent-Jours, et enfermé à Doullens, sa libération a lieu à la rentrée des Bourbons. Réintégré au retour de Gand, on le nomme ministre d’État et membre du conseil privé le 19 septembre 1815.
Le 22 août 1815, le collège de département de la Charente l’élit député. Dupont siège et vote avec la minorité de la Chambre introuvable et voit renouveler son mandat jusqu’en 1830. Il fait valoir ses droits à la retraite le 13 août 1832. Dupont meurt à Paris le 9 mars 1840. C’était l’époux de Joséphine Bergon, fille d’un conseiller d’état.
Œuvres :
Poésie :
- La Liberté (qui lui vaut la première mention au concours de l’Institut en 1799),
- Cathelinna ou les amis rivaux, poème imité d’Ossian, 1801 ;
- L’Art de la guerre, poème en dix chants, 1838 ;
- traduction des Odes d’Horace, 1836.
Divers :
- Observations sur l’Histoire de France de l’abbé de Montgaillard,
- Une opinion sur le nouveau mode de recrutement (1818).
Titres : comte de l’Empire (4 juillet 1808).
Distinctions : grand-officier (14 juin 1804), grand-aigle de la Légion d’honneur (11 juillet 1807) ; chevalier (10 juin 1792), commandeur de Saint-Louis (6 décembre 1814).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2009-12-15.