Les vitraux : la croix
La croix seule est un motif simple à représenter, donc probablement pas trop cher pour les clients. Cela explique probablement aussi pourquoi il n’y a que deux des vitraux de ce type signés. Ce sont probablement des membres de l’atelier ou des apprentis qui ont fait tous les autres.
La croix est d’abord très simple, unie, rouge (du sang du Christ), bleue, orange, jaune, verte … sur un fond uni blanc, bleu, rouge, violet … : d’Argout, Beguet, Bertin, Biennais, Buchet, Casis, Celarie, Chelu, Delangle, Detaille, Dufour, Gautherin, Gellé, Grim, Lavallée, Lefournier, Marty-Martineau, Montenard, Oudinot, Peligot, Pinturier, Talleyrand Périgord, Vandendorpel.
Les branches de la croix peuvent se terminer par les flammes du Saint-Esprit : Aimé-Girard, Almonte, Arcos, Berger, Bourrée, Dode de la Brunerie, Pacini, Petit de la Bourserie, Piette.
La croix peut être entourée d’un cercle (Piobb), ou de rayons (Amszynski, Say).
Une croix blanche sur un fond bleu qui contient quelques fleurs est un motif très fréquent : Arnoux, Benedic, Duru, Garot, Gaudier, Herman, Javon, Joubert, Lardet, Loir, Montfort, Moureaux, Perrolle, Topart, décliné une fois avec une croix rouge (Deneboude). La plupart de ces vitraux sont en verre peint, probablement au pochoir.
Quand la croix s’orne de diamants, de perles etc… on parle de « croix bijoux » : Astier, Aumont-Thieville, Behr (avec la colombe du Saint-Esprit), Gailliard, Godet, Hoareau-Desruisseaux, Jeannequin, Mayer, Raboisson, Rimailho, Shi Pei Pu, Thiry.
Vers la fin du 19ème siècle, le fond devient de plus en plus chargé : avec une profusion de feuillages (Arbel (de style Art Nouveau), Cadot (2 vitraux différents), Mathieu, Robert-Fleury), une mosaïque de carrés (Ciraolo, Guilhem-Pothuau, Lebaudy), de croix (Bougault) ou de lettres (Jacta) et, enfin, un quadrillage noir (Bourdel, Crouzet, Gouault et Haas, début du 20ème siècle). Au 20ème siècle, on trouve une croix d’où partent des rayons lumineux (Margossian).
Par ailleurs, la croix peut supporter une couronne mortuaire (Rivard, Deschamps, Blavot, Deleuze (avec un lierre qui s’attache à la croix), Gouellain, Husson, Lagarn, Marlot, Matte, Proffit (avec un Sacré-Cœur) ou une couronne d’épines (Fauquet). Une croix blanche avec une couronne sur un fond noir renforce l’idée de deuil. Une croix dont les branches sont terminées par les flammes du Saint-Esprit porte l’inscription « de profundis » et a une tête d’ange à son pied (Gobet).
Le vitrail peut être rond (Castellflorite, Jaluzot, Moisset) ou quadrilobé en forme de croix Rebour.
Signalons encore une croix de Malte (Grouchy), une croix sur un bouclier géométrique des années 1920 (Laraque) et des croix s’intégrant à un décor géométrique (Kanjounzeff).
Vers 1920, il existe un vitrail style Art Déco, avec une croix formée de cercles, entourée de cercles verts (Pignerol), un autre avec des rayons partant de la croix de façon à évoquer l’aube d’un prêtre (Jumel), un autre, enfin, presqu’abstrait avec une croix faite de cercles et de carrés (Doyen).
Vers 1940, on trouve un vitrail peint avec une croix blanche et rouge devant un coucher de soleil, de façon naïve mais de facture inconnue (Richaud).
Seuls deux vitraux de ce type sont signés, mais non datés :
- par Louis Jacques Galland : un grand vitrail rond, avec une croix bijou entourée de rayons, du plus bel effet (Moisset). Il est probable qu’il a réalisé aussi la grande croix bijou pour la famille Thiry, probablement la plus belle croix du cimetière.
- par Lucien Collinet : grisaille avec une croix et une couronne mortuaire de pensées : Gouellain.
Sources : D. Muller. Date de création : 2024-03-01.