Antonio Drove shaw voit le jour à Madrid (Espagne), en 1942. C’st le fils d’Antonio Drove Costa et d’Elena Shaw Schneider, descendante d’une famille anglo-suisse-allemande. Il abandonne ses études d’ingénierie industrielle et s’inscrit à l’École officielle de cinématographie.
En 1967, il réalise quelques films de formation dont le dernier, Caza de brujas (Chasse aux sorcières), est jugé excellent. En 1969, il réalise un moyen métrage : Qué se puede hacer con una chica ?, très bien accueilli dans le milieu cinématographique.
Grâce à cette approbation, il rejoint la Télévision Espagnole. Là, il réalise des documentaires et des programmes de fiction. A cette époque, il réalise aussi un programme avec les comédiens Tip et Coll, Pura coincidencia (Pure coïncidence), et trois épisodes de la série de bandits Curro Jiménez. En 1972, il écrit le scénario de La légende du maire de Zalamea avec Mario Camus qui en est le réalisateur.
La même année, il collabore également avec Gonzalo Suárez pour le scénario du film, Al diablo con amor. En 1974, il signe le scénario du film Hay que matar a B, réalisé par José Luis Borau et, pour la télévision, un documentaire : Velázquez.
José Luis Dibildos, scénariste et producteur de cinéma, l’engage en 1974 pour réaliser son premier long métrage, Tocata y fuga de Lolita. La même année il réalise également Mi mujer es muy decente dentro de lo que cabe. Deux ans plus tard, il réalise Nosotros que fuimos tan felices pour la société de production d’Alfredo Matas.
En 1978, alors qu’il réalise l’adaptation cinématographique du roman d’Eduardo Mendoza, La verdad del caso Savolta, qu’il peut laisser libre cours à son style et à son idéologie. Il s’agit d’un film essentiel pour comprendre le cinéma espagnol dans sa transition de la dictature à la démocratie.
Malgré les critiques positives obtenues pour cette œuvre, il lui faut neuf ans pour revenir derrière les caméras, en adaptant un roman de l’argentin Ernesto Sábato, El túnel. Il dirige alors des acteurs étrangers, en anglais. Malgré les difficultés du tournage, les critiques sont excellents mais le film fait un flop.
Il réalise ensuite pour la télévision une émission sur Jerry Lewis, un épisode de la série La huella del crimen (Le crime de Don Benito) en 1990, un autre de Crónicas del mal (Chronique du mal). Admirateur du cinéma de Douglas Sirk, il lui consacre une série télévisée en seize chapitres, ainsi qu’un livre. Par ailleurs, il collabore aussi à des journaux et des revues spécialisées.
Il déclare, en 1980 :
«Je n’aime pas supporter des injustices et je lutte jusqu’au bout, que je gagne ou que je perde. En tant que réalisateur je suis plus sage et généreux qu’en tant que personne. C’est pourquoi je me consacre au cinéma.»
Il décède à Paris, en 2005.
Films (en espagnol) :
- Que peut-on faire avec une fille ? (moyen métrage, 1969) ;
- Lolita Toccata et Fugue de Lolita (1974) ;
- Ma femme est très décente autant que possible (1974) ;
- Nous qui étions si heureux (1976) ;
- La vérité sur l’affaire Savolta (1979) ; Le tunnel (1987).
Publications (en espagnol) :
- Le temps de vivre, le temps de revivre, Murcie, Filmoteca Regional (1995) ;
- « De Lubitsch et tout le reste », dans Nickel Odeon, n° 18 (janvier 2000) ;
- « Perdition et James M. Cain », dans Nickel Odeon, n° 20 (juillet 2000) ;
- « USA : Corruption, censure et gangstérisme » et « Une vie : Mémoires d’Elia Kazan », dans Nickel Odeon, n° 22 (janvier 2001) ;
- « Quelques leçons du maître », « Ford et les étoiles » et « L’homme qui a tiré sur Liberty Balance », dans Nickel Odeon, n° 26 (janvier 2002) ;
- « Woody Allen et la tradition de l’humour juif », dans Nickel Odeon, n° 28 (juillet 2002) ;
- « Fumer sérieusement profite à la fiction », dans Nickel Odeon, n° 30 (janvier 2003).
Sources : Antonio Drove Fernández-Shaw | Real Academia de la Historia (rah.es) ; Wkipedia. Date de création : 2012-04-28.