Maurice Doublier voit le jour le 18 novembre 1873, à Cloyes (Eure et Loir). C’est le fils d’Eugène Doublier (1847-x) et de Marie Anne Gabrielle Tremblay.
Commis en épicerie, c’est rapidement un militant syndicaliste révolutionnaire de la Fédération CGT de l’alimentation. C’est surtout un chansonnier révolutionnaire. Il écrit plusieurs chansons corporatives : Les chants du commis épicier (1897), Le crayon sur l’oreille (1898), Les boîtes, La chanson des arpètes (1900)…
C’est l’un des premiers adhérents du Groupe des poètes et chansonniers révolutionnaires dont font aussi partie Sébastien Faure, la veuve d’Eugène Pottier, Paul Paillette, Constant Marie, dit Le Père Lapurge, et bien d’autres. Il publie, avec René Mouton, le recueil La Chanson ouvrière (Paris, n°1, mars 1905), organe du Groupe des Chansonniers. Ce groupe fusionne, vers 1907, avec le groupe La Muse rouge, fondé en 1901 par Constant Marie et Ferdinand Massy.
Il devient alors le secrétaire du Groupe de La Muse rouge. De plus, il tient les permanences chaque mercredi soir au siège social, 6 boulevard Magenta en face de la Bourse du Travail. Il va, par ses efforts, l’ imposer comme la principale société ouvrière chantante. En effet, il y fait adhérer de très nombreux auteurs et interprètes tels Mauricius, Coladant, Clovys, M. Hallé, Charles d’Avray, Eugène Bizeau, etc.
En 1906 il collabore au recueil Almanach de la chanson du peuple pour 1907, rédigé par René Mouton et Paul Delesalle. Le groupe participe alors, le plus souvent gratuitement, à de très nombreux galas et fêtes ouvrières.
Dans l’éditorial de l’Almanach de la Muse rouge pour 1914, il dénonce l’emploi du terme « chanson sociale ». Il revendique celui de « chanson révolutionnaire » :
« Nous aimons la clarté dans l’exposé des uns, la précision et la franchise dans les moyens à employer pour combattre les autres. En chanson, comme en toute chose, nous pensons qu’il est inutile de s’apitoyer sur la misère du prolétariat si l’on ne s’en prend pas au salariat, qui en est la cause principale ; de s’attaquer au prêtre si l’on ne cherche pas à détruire l’hypothèse grotesque du dieu qui en fait la force ; de larmoyer pendant trois couplets sur les horreurs de la guerre pour terminer, au quatrième, par quelque banalité patriotarde… »
Mobilisé en août 1914, il envoie plusieurs chansons décrivant la vie dans les tranchées (Aux Meurissons, A la Branière, Le Joueur de flûte). Le journal Le Bonnet Rouge les publie. Il meurt sur le front à Clermont-en-Argonne (Meuse), le 16 avril 1916.
Sources : DOUBLIER Maurice [Dictionnaire des anarchistes] – Maitron. Date de création : 2024-01-30.