Trinidad Pardo de Tavera voit le jour le 13 avril 1857, aux Philippines (alors espagnoles). C’est le fils de l’avocat espagnol et fonctionnaire du gouvernement Félix Pardo de Tavera et de Juliana Gorricho, issus d’une riche et illustre famille philippine. C’est le frère de María de la Paz, qui épousera plus tard le célèbre peintre philippin Juan Luna.
En 1864, son père décède et son oncle, Joaquín, sans enfant, devient son père adoptif. Joaquin siège au Consejo qui dirige le pays. Lorsque la révolution éclate en Espagne, en 1868, pour renverser Isabelle II, Joaquín devient l’un des députés chargés de promouvoir les réformes aux Philippines. En 1872, une mutinerie éclate à Cavite et Joaquín qui fait partie des mutins est emprisonné à Fort Santiago puis condamné à la déportation à Guam. Trois ans plus tard, on lève sa peine mais il décide de ne pas retourner à Manille et d’aller à Paris.
En 1875, Trinidad suit des études de médecine à l’Université de Santo Tomas de Manille. Son oncle Joaquín lui propose alors de résider à Paris et de poursuivre ses études en France. A Paris, la famille vit des revenus de ses propriétés immobilières aux Philippines. Elle se lie d’amitié avec de nombreux hommes politiques dont le Premier ministre Léon Gambetta et les présidents Maurice de MacMahon et Jules Grévy.
Trinidad s’inscrit à l’université et, en 1881, il obtient son diplôme de médecin. Puis il écrit des articles médicaux pour diverses revues. L’un d’eux concerne la maladie de Pott, publié, en 1881, par El Siglo Médico de Madrid. En 1884, il envoie un article sur la foi et la guérison populaire à Luzon au Journal médecine de Paris. En 1886, il publie sa thèse de médecine Contribution à l’étude de la périarthrite du genou (Affections de la bourse séreuse de la patte d’oie). C’est le premier philippin à publier un article médical dans une revue professionnelle.
Par ailleurs, au milieu des années 1880, il s’inscrit à l’École nationale des langues orientales vivantes et suit des cours auprès de Pierre Étienne Lazare Favre. En décembre 1885, il obtient son diplôme de langue malaise. Il écrit, en 1884, Contribution à l’étude de l’alphabet philippin ancien qui est publiée à Lausanne. Puis c’est El sánscrito en la lengua tagala, en 1887.
A Paris, il lit beaucoup. En effet, il parle de nombreuses langues : espagnol, français, allemand, italien, anglais et russe. Il lit donc les ouvrages de Wilhelm von Humboldt, Abel de Remusat, Eugene Burnouf, Rudolf Virchow et Fedor Jagor. C’est aussi un fervent disciple du philosophe allemand Emmanuel Kant. Enfin, il applique l’évolution sociétale d’Auguste Comte à celle des Philippines, pour passer d’un stade « théologico-militaire » à un stade « positiviste-industriel ».
Puis le président Emilio Aguinaldo le nomme directeur de la Division de la diplomatie, à Manille. Il le reste jusqu’au 30 octobre 1898, date à laquelle il démissionne.
En 1901, il publie un rapport intitulé Etimologia de los nombres de razas de Filipinas qui porte sur les origines étymologiques des noms des races aux Philippines. Il dédie l’ouvrage au professeur Dean Worcester qui dirige alors la Direction médicale et zoologique aux Philippines. En 1906, il publie une Reseña histórica de Filipinas, à Manille, mais l’église condamne cette publication.
Pendant l’occupation américaine, on le salue comme « l’interprète des intentions américaines envers les Philippines » et comme le « bras droit du gouverneur Taft dans l’établissement d’un gouvernement civil ». En effet, il pense qu’un état philippin indépendant n’est pas l’option la plus « digne » pour les Philippins.
Le 26 mars 1925, il décède chez lui à Manille, pendant une sieste. Il est incinéré et on envoie ses cendres à Paris pour rejoindre la tombe de sa mère.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2024-01-30.
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