C’est à Paris, dans le quartier des Ecoles, que Charles Lecocq voit le jour le 3 juin 1832, dans une famille très modeste. Le petit Charles est infirme de naissance, toute sa vie il devra se servir de béquilles. Attiré très tôt par la musique, il reproduit fidèlement tous les airs qu’il entend sur un flageolet, instrument ayant une réputation vulgaire et populaire, surtout employé dans les ginguettes.
Le professeur de musique de l’établissement qu’il fréquente remarque ses dons. Celui-ci encourage alors les parents de Charles à consentir des sacrifices pour l’avenir musical de leur fils. Il est à peine âgé de seize ans, qu’il donne déjà des leçons de piano en montant péniblement les étages, ce qui lui permet de gagner sa vie.
En 1849, Charles Lecocq entre au Conservatoire. Il travaille l’harmonie avec François Bazin. Il est inscrit dans la classe de composition de Fromental Halévy. C’est au cours de cette période au Conservatoire qu’il compose quelques œuvres restées classiques, dont une sonate pour piano et violon en trois parties.
Mais, il doit soutenir ses parents devenus très âgés et peu fortunés. Il doit abandonner la musique de chambre et renonce au concours pour le prix de Rome. Il reprend alors ses leçons particulières. Jacques Offenbach organise en 1856 un concours d’opérettes. Lecocq est lauréat, ex aequo avec Georges Bizet (Le Docteur Miracle, avril 1867).
Durant les années qui suivent, il fait représenter quelques opérettes en un acte sans grand succès. Le directeur de l’Athénée, William Busnach monte L’amour et son carquois, qui n’obtient aucun succès. Le compositeur rencontre alors Chivot et Duru qui écrivent avec lui Fleur de thé. C’est un succès, enfin.
Mais il subit encore un échec avec Les jumeaux de Bergame. Puis, c’est la guerre de 1870. Lecocq a toujours les siens à charge. Le directeur du théâtre des «Fantaisies» de Bruxelles, Humbert, le remarque et lui commande une grande opérette, Les cent Vierges, qui emportent un grand succès dans la capitale belge (1872).
Deux mois plus tard, le Théâtre des Variétés, à Paris, réserve un accueil mitigé à l’œuvre. Mais Humbert est séduit et encouragé, il commande un second ouvrage à Lecocq. Le compositeur travaille alors sur son œuvre majeure, La fille de Madame Angot, en collaboration avec Siraudin, Clairville et Koning. La création a lieu à Bruxelles, le 4 décembre 1872, et aux Folies Dramatiques de Paris, le 21 février 1873.
C’est un succès triomphal, l’œuvre sera représentée 411 fois consécutives à Paris. On joue la pièce en France dans 103 villes différentes, puis celle ci conquiert le monde entier. Cette fois, la réputation du compositeur est établie, bien que les directeurs de théâtre parisiens soient encore réticents et hésitent à faire appel à lui.
C’est donc encore à Bruxelles qu’il donne Giroflé-Girofla, en 1874. Puis on donne la pièce à Paris, à la Renaissance. Charles Lecocq réussit à faire créer ses ouvrages suivants à Paris. Plusieurs opérettes se succèdent avec des fortunes diverses. Ainsi Les prés Saint-Gervais remporte un succès d’estime, idem pour Le pompon, mais, bon accueil revanche avec Petite mariée.
En 1878, Charles Lecocq retrouve un triomphe comparable à celui de La fille de Madame Angot, grâce au Petit Duc, qui voit l’interprétation magistrale de Jeanne Granier. On représente la pièce trois cent fois ! On lui doit encore La Camargo (1878), La Petite Demoiselle et La Jolie Persane. Mais, Lecocq tombe malade suite à des chagrins domestiques. Il arrête de se produire durant deux années.
De 1881 à 1883, il compose ses trois derniers succès, Le jour et la nuit, Le cœur et la main, et La princesse des Canaries. Agé de soixante-huit ans, en 1900, il arrête pratiquement de composer, sauf quelques rares occasions (Rose-Mousse, en 1904). On lui doit également deux ballets dont Barbe-Bleue, et de nombreuses mélodies et chansons. Charles Lecocq décède à Paris, le 24 octobre 1918, à l’âge de 86 ans.
Distinctions : chevalier (10 janvier 1894), officier (11 janvier 1913) de la Légion d’honneur.
Hommages : Une rue porte son nom à Paris (15ème).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2006-08-13.