LE BON Gustave (1841-1931)
France

Gustave Le Bon voit le jour le 7 mai 1841, à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Son père est conservateur des hypothèques. Il fait ses études au lycée de Tours, puis à la faculté de médecine à Paris, où il obtient le titre de docteur en médecine en 1866. La récente biographie de Benoît Marpeau nie cependant l’obtention de ce titre.

Il parcourt l’Europe, l’Asie et l’Afrique du Nord entre les années 1860 et 1880. Il écrit des récits de voyage, des ouvrages d’archéologie et d’anthropologie sur les civilisations de l’Orient. Son premier grand succès de librairie est, en 1894, les Lois psychologiques de l’évolution des peuples, qui s’inscrit dans les préjugés de son temps mais leur apporte la caution d’une méthode prétendument scientifique.

L’année suivante, il écrit Psychologie des foules, son ouvrage le plus célèbre, édité encore de nos jours. Le Bon participe par la suite activement à la vie intellectuelle française. En 1902, il lance une série de « déjeuners du mercredi » auxquels sont conviés des personnalités telles qu’Henri et Raymond Poincaré, Paul Valéry, Emile Picard et Henri Bergson.

Les idées contenues dans Psychologie des foules jouent un rôle important au début du 20ème siècle. Ainsi, l’ouvrage de Sigmund Freud, Psychologie collective et analyse du moi, paru en 1921, s’appuie sur une lecture critique de l’œuvre de Gustave Le Bon. C’est l’un des grands vulgarisateurs des théories de l’inconscient.

Ses idées sur la psychologie des foules auraient ainsi influencé les théories totalitaires apparues dans les années 1920. Le Mein Kampf d’Adolf Hitler, de même que les méthodes staliniennes de mobilisation des masses, peuvent être considérés comme inspirés par les techniques de propagande analysées dans l’ouvrage de Gustave Le Bon.

De fait, Gustave Le Bon n’a fait qu’analyser ces phénomènes, qui peuvent servir tout aussi bien à la manipulation idéologique des foules qu’à la prise de conscience des risques de manipulation. Ses travaux sur la psychologie des foules sont utilisés dans la première moitié du 20ème siècle par des chercheurs en sociologie des média tels que Hadly Cantril ou Herbert Blumer pour décrire les réactions des groupes face aux média.

Gustave Le Bon contribue aussi aux débats sur la nature de la matière et de l’énergie. Polygraphe, il est l’auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il aborde le désordre comportemental et la psychologie des foules. S’inscrivant dans une idéologie clairement raciste, il soutient sans équivoque la théorie d’une hiérarchisation des groupes ethniques humains (qualifiés de races) et de la supériorité de l’homme occidental.

Son livre L’Évolution de la matière, réédité une douzaine de fois, est très populaire en France. Toutefois, certaines de ses idées, notamment sur la matière, qu’il décrit comme foncièrement instable et se transformant constamment et lentement en éther générateur de lumière, sont rejetées par les savants de l’époque, entre autres par Henri Poincaré et Jean Perrin.

En 1896, il rapporte avoir observé une nouvelle sorte de radiation qu’il appelle « lumière noire » (notion différente de la lumière noire actuelle). Plus tard, on s’aperçoit qu’elle n’existe pas. Gustave Le Bon s’éteint à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), le 13 décembre 1931.

Publications :

  • Recherches anatomiques et mathématiques sur les variations de volume du cerveau et sur leurs relations avec l’intelligence (1879) ;
  • La Civilisation des Arabes (1884) ;
  • Voyage au mont Tatras (1889) ;
  • Voyage au Népal (1889) ;
  • Les Premières Civilisations de l’Orient (1889) ;
  • L’Homme et les sociétés – Leurs origines et leur histoire, Les Premières Civilisations de l’Orient ; Les Civilisations de l’Inde ; Les Monuments de l’Inde (1894) ;
  • Lois psychologiques de l’évolution des peuples (1894) ;
  • Psychologie des foules (1895) ;
  • Psychologie du socialisme ;
  • Psychologie de l’éducation ;
  • Psychologie politique ;
  • Les Opinions et les croyances ;
  • La Révolution française et la psychologie des révolutions ;
  • La Fumée du tabac ;
  • La Méthode graphique et les appareils enregistreurs ;
  • Les Levers photographiques ;
  • L’évolution de la matière ;
  • L’Équitation actuelle et ses principes, etc.

Sources : -. Date de création : 2008-05-15.

Photos

Monument

Au-dessus d’un piédestal se trouve un buste en bronze signé par Lucien Pallez et par le fondeur Valsuani, avec l’inscription « doctus causarum » (Latin : Il a appris des causes).

Inscriptions :

Gustave, LE BON, 1841-1931.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 12 février 2024