Le prince Bojidar voit le jour le 11 janvier 1862, dans la dynastie serbe Karageorgevitch. Son grand-père, Alexandre Karageorgevitch a dirigé le premier soulèvement serbe. Le prince Bojidar passe la majeure partie de sa vie en France, car la dynastie Karageorgevitch vit en exil après la perte du trône serbe par Alexandre.
Il donne des leçons de chant et de dessin avant de gagner sa vie comme critique d’art et traducteur. Ami de Marie Bashkirtseff depuis l’adolescence, il se tient à ses côtés pendant ses derniers jours. Elle n’a que 25 ans quand elle meurt, victime de la tuberculose, en 1884.
Il se rend en Serbie deux fois, en 1897 et fin 1899, à demi incognito, pour essayer d’évaluer le sentiment général de la population quant à son accès au trône. Il voyage aussi beaucoup en Inde dont il tire un livre, Enchanted India dans lequel il présente le peuple indien et ses rites religieux, ainsi que des descriptions détaillées du paysage et des bâtiments.
Par ailleurs, il traduit des œuvres de Tolstoï et du dramaturge hongrois Mór Jókai. S’intéressant à l’art, il visite Munich, Dresde et Berlin et passe quelques mois en Italie. Ensuite il s’installe à Paris.
Là, il collabore à l’Encyclopædia Britannica, où il écrit une biographie de Marie Bashkirtseff, au Figaro, à La Revue de Paris, à la Revue des Revues, au Magazine of Art…
Comme journaliste, il plaide en faveur de l’émancipation des slaves et des roumains sous la monarchie des Habsbourg. Il favorise également l’émancipation des petits états du sud-est de l’Europe, en particulier des terres serbes, de la suprématie turque.
Comme tous les journalistes, les cabarets de Montmartre l’attirent. C’est là qu’il rencontre et se lie d’amitié avec Sarah Bernhardt , la pionnière de la danse moderne Loïe Fuller, la poétesse, romancière et orientaliste Judith Gautier, Suzanne Meyer-Zundel, le compositeur autrichien Hugo Wolf , le peintre Henri de Toulouse-Lautrec et le fondateur des Ballets Russes, Sergei Diaghilev.
Son biographe, Stevan K. Pavlowitch, affirme que le prince est ouvertement gay. Par ailleurs, c’est un ami de l’écrivain Pierre Loti. Il écrit quelques souvenirs, La Vie Multiple et Notes sur L’Inde, publiés à titre posthume.
Dans ses dernières années, il se concentre sur la décoration. Il réalise des panneaux et des médaillons pour un atelier parisien comme designer, sculpteur, peintre et orfèvre. Il fréquente souvent Georges Lacombe, Emile Bernard, Paul Sérusier et d’autres membres des Nabis. Ses peintures, illustrations et aquarelles sont exposées à Belgrade, en 1908.
Bojidar Karageorgevitch meurt à Versailles (Yvelines), le 2 avril 1908.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2019-05-03.