Georges Courteline, de son vrai nom Georges Moineau, voit le jour à Tours (Indre-et-Loire), le 25 juin 1858. C’est le second fils de Joseph Désiré Moineau, dit Jules Moineaux, sténographe au Palais de Justice de Paris. Georges vit son enfance entre Tours et Paris, élevé par ses grands-parents. C’est un élève moyen.
De 1873 à 1876, il poursuit ses études secondaires jusqu’à la première partie du baccalauréat, mais il ne supporte pas l’internat. En 1877, il termine ses études en classe de philosophie, à Paris, au collège Rollin. Il échoue cependant à la seconde partie du bac. Il est alors obligé de travailler au service des fiches des Bouillons Duval jusqu’en 1879.
Puis il fait son service militaire au 13e Régiment de Chasseurs à cheval de Bar-le-Duc (Meuse). Mais il est vite réformé. Jules Moineaux, grâce à son ami Flourens, fait entrer son fils au service des cultes du Ministère de l’Intérieur. Il y restera jusqu’en 1894.
En 1881, il fonde la revue Paris moderne, en compagnie de Jacques Madeleine et Georges Millet. C’est une revue de poètes. Il adopte alors le pseudonyme de Georges Courteline. Il publie des poèmes et des contes dans le genre érotique de son maître et ami Catulle Mendès. Puis il entre comme chroniqueur aux Petites Nouvelles quotidiennes, en 1883.
L’année suivante, il publie son premier ouvrage, Les Chroniques de Georges Courteline, à la librairie des Petites Nouvelles quotidiennes. La publication d’une chronique « militaire », La Soupe, obtient un grand succès qui ouvre la porte à l’édition d’une série de Souvenir de l’escadron, et ce, jusqu’en juin 1885. Le 31 mai 1885, Courteline fait partie de ceux qui entourent le cercueil de Victor Hugo sous l’Arc de Triomphe.
En 1886, paraît Les Gaîtés de l’escadron, puis, en 1887, Le 51e chasseur. Suit une série de chroniques, Les Femmes d’amis, aux «Petites Nouvelles», puis à la «Vie Moderne». Le Train de 8h 47 paraît dans la «Vie Moderne» en 1888. De 1890 à 1894, il écrit des chroniques régulières. En 1891, il fait ses débuts au théâtre avec Lidoire, au Théâtre Libre d’Antoine.
En 1892, parait la nouvelle Boubouroche, dans l’Echo de Paris, puis des nouvelles, Lidoire et la biscotte. Dès lors, le succès est au rendez-vous. Au nouveau théâtre, il créée une revue en quinze tableaux, Les joyeuses commères de Paris (1892). Deux des actrices de cette pièce deviendront la première et la seconde Madame Courteline.
Il fait paraitre, ensuite, Messieurs les Ronds-de-cuir, et crée Boubouroche, au Théâtre Libre. Puis ce sont La Peur des Coups (1894), Ah ! Jeunesse. A l’Ambigu, c’est la première des Gaîtés de l’escadron, « revue militaire ». Mais, en 1925, Courteline est amputé de la jambe droite au-dessus du genou à l’Hôpital Péan.
En 1926, il se fait élire à l’Académie Goncourt, au siège de Gustave Geoffroy. En 1929, le 23 juin, il est amputé de la jambe gauche. Georges Courteline meurt le 25 juin 1929 (jour de son anniversaire) à soixante et onze ans. Il repose avec sa femme, la comédienne Judith Bernheim, dite Marie-Jeanne Brécourt (1869-1967).
Extrait (du Petit Parisien du 26 juin 1929, article de Jean Vignaud) :
« Courteline est mort. On ne peut imaginer fin plus douloureuse, plus pathétique que la sienne. Cet auteur comique, l’un des plus grands de ces dernières cinquante années, qui aimait la vie et ses grimaces, qui se plaisait aux spectacles de la rue et s’amusait à coudoyer les petites gens, avait été condamné depuis quatre ans à une immobilité d’infirme. Georges Courteline, passionné des choses de théâtre, ne pouvait plus s’y rendre ; on ne voyait plus dans les couloirs ce petit homme au visage bougon, malicieux et crispé, coupé d’une mèche napoléonienne, qui goûtait les classiques, dont il procédait, par un même art direct, d’une verve puissante et drue.
Il avait subi l’amputation d’une jambe il y a quelques années, il a succombé aux suites d’une seconde opération qui eût fait de lui un homme-tronc. La mort a voulu éviter à Georges Courteline cette suprême déchéance. Il ne s’en va pas comblé par la renommée, si l’on veut parler d’honneurs officiels ; cependant, il était membre de l’académie Goncourt, distinction qu’on lui avait fait longtemps attendre. Mais l’Académie française avait dédaigné cet auteur comique qui l’eût honorée ; le rire n’a jamais eu sa récompense chez nous on lui préfère toujours le sérieux et l’ennui. Mais, de son vivant, Courteline était entré dans la gloire, car ses héros Lidoire, La Guillaumette du Train de 8 h 47, Boubouroche, M. Soupe de Messieurs les ronds-de-cuir, étaient populaires en France dans toutes les classes.
Tout homme qui était entré dans une caserne ou dans un ministère avait rencontré ces types, et auquel d’entre nous n’est-il pas arrivé de dire, en conclusion d’une aventure cocasse et joyeuse: « C’est du Courteline ! » Cette expression, on l’entendra bien des fois encore, même après la mort de l’auteur, car il a peint des personnages d’une cruelle vérité et qui sont inoubliables. »
Prix : Grand prix de l’Académie (1926).
Distinctions : chevalier (1899), commandeur de la Légion d’honneur (1921).
Hommages : Une avenue, un square et un collège portent son nom à Paris (12ème). À Tours (Indre-et-Loire), sa ville natale, une rue porte son nom. L’un des bâtiments du lycée Henri Moissan de Meaux (Seine-et-Marne), où il étudia, porte son nom. À Villeurbanne (Rhône), une rue porte aussi son nom.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2006-02-24.