Jean Allemane voit le jour à Sauveterre-de-Comminges (Haute-Garonne), en 1843. Il vient à Paris, en 1853, avec ses parents qui y ouvrent un commerce de vins. Jeune, il se fait embaucher dans une imprimerie.
Il est emprisonné dès 1862, à 19 ans, pour avoir pris part à la première grève des ouvriers typographes de la capitale. En effet, la grève est alors illégale.
Ce combat marque le réveil du mouvement ouvrier sous l’empire. Peu après, Jean Allemane devient un des organisateurs de la chambre syndicale des typos parisiens. Caporal de la Garde nationale parisienne en 1870, il participe, dès le début des évènements à la Commune de Paris. Il combat notamment du 18 mars jusqu’à la « Semaine Sanglante » dans son arrondissement du Quartier Latin.
Caché à Belleville mais rapidement dénoncé et arrêté, on le condamne, en 1872, aux travaux forcés à perpétuité. Il est ensuite déporté en Nouvelle-Calédonie. Il y subit des conditions de détention particulièrement difficiles, surtout après l’échec d’une tentative d’évasion, en 1876, et, plus encore, du fait de ses positions tranchées.
En 1878, il refuse ainsi – ce que ne feront pas tous les communards emprisonnés avec lui – de participer à la répression armée contre les insurgés canaques. Pour autant, comme tous ses compagnons, on l’amnistie en 1879, ce qui lui permet de rentrer en métropole.
Il devient typographe dans l’imprimerie de L’intransigeant, journal fondé en 1880 par Henri Rochefort qui y engage nombre d’anciens déportés. Jean Allemane adhère au Parti Ouvrier Français (POF), fondé la même année par Jules Guesde.
Il suit, avec Jean-Baptiste Clément, les « Possibilistes » de Paul Brousse lors du congrès de Saint-Etienne. Ce congrès voit la rupture avec les guesdistes d’obédience marxiste. Il incarne la lutte active contre le boulangisme (1886-1889), stratégie qui le rapproche du parti républicain alors au pouvoir, notamment dans la direction du journal qu’il fonde alors, le Parti Ouvrier.
En 1890, lors du congrès de Châtellerault, le parti communiste l’exclue du parti, avec ses partisans. Il fonde alors son propre mouvement, le Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire (POSR) qui préconise la grève générale comme moyen d’action révolutionnaire. Le parti ouvrier envoie des députés à l’Assemblée.
Jean Allemane, dreyfusard déclaré, est ainsi député de 1901 à 1902. Il l’est, encore, de 1906 à 1910, pour le 11ème arrondissement de Paris. Lors de ce deuxième mandat, il représente la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), dans laquelle s’est fondu le POSR en 1905. Par ailleurs, Jean Allemane reste attaché à sa profession, y compris lorsqu’il est élu à la Chambre.
Fondateur d’une imprimerie socialiste, la Productrice, il la transforme rapidement en coopérative ouvrière. Au sein de la SFIO, il a un rôle effacé sauf dans les années qui précèdent la guerre marquées par l’antimilitarisme.
Il publie, en 1910, ses Mémoires d’un communard qui sont moins une reconstitution historique qu’un discours militant. En effet, il y égratigne tous les leaders de la Commune et décrit plus le bagne que les évènements parisiens.
Au début du conflit mondial, en août 1914, il approuve la participation des partis ouvriers à la Défense Nationale. À l’issue de la guerre, au congrès de Tours, il suit la majorité communiste dont la radicalité lui plait sans pour autant devenir membre du nouveau PCF.
Il se rapproche ensuite de militants socialistes (Alexandre Zévaès, Emile Tissier) qui soutiennent, autour de Gustave Hervé, le socialisme national des années 1920-1930.
Par ailleurs, franc-maçon actif, il entre à la loge Les Rénovateurs de Clichy, loge du Grand Orient de France. C’est aussi la loge de Jean-Baptiste Clément, l’auteur de la chanson Le Temps des cerises. Un des derniers survivants de la Commune, il décède en 1935 à Herblay (Val-d’Oise).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-11-24.