Eugène Etienne voit le jour le 15 décembre 1844, à Oran (Algérie, alors française). Employé aux Messageries maritimes, il soutient Léon Gambetta à son élection de 1869. C’est un proche d’Emile Bouchet. En 1878, il devient inspecteur des chemins de fer. En 1879, il fonde un cabinet d’avocat avec le député radical Jules Blancsubé.
Il se fait élire député de l’Algérie française de 1881 à 1919. Il est sous-secrétaire d’état à la Marine et aux Colonies du 7 juin au 12 décembre 1887. Puis il devient sous-secrétaire d’état aux Colonies du 14 mars 1889 au 27 février 1892.
Il passe ministre de l’Intérieur du 24 janvier au 12 novembre 1905, dans le gouvernement Maurice Rouvier. Puis c’est le ministre de la Guerre du 12 novembre 1905 au 25 octobre 1906 dans les gouvernements Maurice Rouvier. Il redevient ministre de la Guerre du 21 janvier au 9 décembre 1913 dans les gouvernements Aristide Briand et Louis Barthou.
Il préside aussi la Société Gambetta. Par ailleurs, c’est le fondateur et président des Comités de l’Asie, de l’Afrique Française et du Maroc. De plus, il est aussi président du conseil d’administration de la Compagnie Générale des Omnibus et membre du comité consultatif des chemins de fer.
C’est surtout le chef du parti colonial. Ce « parti » n’est qu’un simple intergroupe parlementaire. Il rassemble des députés de droite et de gauche – avec une prépondérance du centre-gauche – qui se retrouvent lors de la discussion des questions coloniales. Cela représente 125 députés après les élections de 1893.
Le parti colonial encourage la création de groupes de pression tels que l’Union Coloniale Française, en 1893. Celui ci entretient d’étroites relations avec le Comité de l’Afrique Française, fondé en 1890. Il dispose d’organes de presse dont La France coloniale. Il se livre à une intense propagande pour une politique d’expansion ainsi que de mise en valeur et de peuplement des colonies.
Enfin, il organise de fréquents banquets, qui lui valent le qualificatif de « parti où l’on dîne ». Au début du 20ème siècle, le parti est affaibli par des scissions. Après la Première Guerre mondiale, il s’occupe activement des préparatifs de l’Exposition coloniale de 1931.
Contre la « funeste théorie des rattachements », c’est-à-dire l’assimilation à la France et la direction par Paris de toute l’administration locale, il réclame la présence d’un gouverneur responsable.
« Il faut, dit-il, peupler l’Algérie de français, sinon on risque de voir un jour la population française annihilée par la population étrangère et submergée par la population indigène ».
Il réussit à obtenir la création d’un « budget spécial » de l’Algérie laissant à la charge de la métropole les dépenses de souveraineté. Il meurt le 13 mai 1921, à Paris.
Hommages : Par un arrêté du 15 août 1907, le gouverneur général de l’Afrique-Occidentale Française (AOF), Ernest Roume, nomme en son honneur le port de la baie du Lévrier (Mauritanie), « Port Etienne », aujourd’hui Nouadhibou.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2014-12-15.