Paul Alexandre Odelin voit le jour en 1847. C’est le fils de d’Alexandre Odelin (1805-1878), négociant en fers et quincaillerie, et de Marie Adelphine Crignon (1823-1893), son épouse. Il suit sa scolarité chez les jésuites. Ensuite militaire, il devient lieutenant au 16ème Régiment des Mobiles de la Seine.
Le premier jour de la Commune, le 22 mars 1871, il se trouve à la manifestation des Amis de l’Ordre, place Vendôme. Il marche vers le siège des gardes nationaux pour tenter d’arrêter la fusillade. Il est sans arme et porte le drapeau. C’est l’un des premiers à recevoir une balle. Il se fait tuer, avec une quinzaine d’autres manifestants, par des tirs des Gardes nationaux. Il repose avec ses parents dont les photos sont intégrées au vitrail de la chapelle et avec ses frères, le négociant et maire Joseph Odelin (1852-1921) et le vicaire général de Paris, Henri Louis Odelin (1846-1939).
Extrait du journal La Liberté, 28 octobre 1892 :
« C’est un des soldats dont le général Ambert disait en voyant leur attitude au feu : « Voilà un élève des Jésuites ! » Préparé à tous les vaillants efforts par une éducation fièrement chrétienne, il avait défendu sa foi dans les clubs avant de défendre sa patrie contre l’étranger. Il tomba sous la balle d’un émeutier le 22 mars 1870 en allant sans armes les bras et le cœur ouverts, porter des paroles d’apaisement aux bêtes fauves de la Commune qui, pour ce grand cœur, étaient de pauvres égarés. Cette courte vie toute égayée de bonne humeur, cette mort héroïque bénie et pleurée par les PP. Olivaint et Ducoudray qu’un même sort attend à deux mois de là, les émotions du siège, les angoisses de la guerre civile, tout cela fait battre le coeur de française et de chrétienne façon. »
Son frère Henri Louis publie sa biographie : Paul Odelin, lieutenant de mobiles, tué à la manifestation de la place Vendôme le 22 mars 1871, chez Albanel et Baltenweck, en 1875.
Hommage : Dans l’église de Fontaine-Lavaganne (Oise), Henri, Joseph, Gabriel et Marie Odelin offrent un vitrail, en 1887, à sa mémoire.
Sources : Lescure (Jean-Claude) « Quand les vitraux racontent la Guerre de 1870″ dans Marie-Claude Blanc-Chaléard (Marie-Claude), Dulphy (Anne), Caroline Douki (Caroline) « D’Italie et d’ailleurs, mélanges en l’honneur de Pierre Milza ». Date de création : 2023-12-20.