Anicet Charles Gabriel Lemonnier voit le jour le 6 juin 1743 à Rouen (Seine Maritime). Il est d’abord l’élève de Jean-Baptiste Descamps à l’École régionale des Beaux-arts de Rouen, puis de Joseph Marie Vien, où il a pour condisciples et pour amis, François André Vincent et Jacques Louis David.
Un extérieur agréable, beaucoup d’esprit et des recommandations le font bientôt admettre dans les meilleures sociétés de la capitale. Il entre, notamment, chez Marie-Thérèse Rodet Geoffrin qui le prend en affection.
En 1772, il expose Les Enfants de Niobé tués par Apollon et Diane. Cette œuvre lui vaut le prix de Rome. Il séjourne à Rome, en qualité de permissionnaire du gouvernement, de 1774 à 1784. Là, Lemonnier trouve un accueil plein de bienveillance près du poète diplomate, le cardinal de Bernis.
Il se livre alors avec enthousiasme à l’étude des chefs-d’œuvre des maîtres. Il y puise l’inspiration dans le dessin et la composition. De retour en France, il revient dans sa ville natale où il exécute, pour la chapelle du séminaire de Saint-Vivien, l’un de ses meilleurs tableaux, La peste de Milan.
En 1786, lors du passage de Louis XVI à Rouen, à son retour de Cherbourg, Lemonnier doit peindre un tableau sur la présentation à ce monarque des membres de la chambre de commerce de Rouen. Peu de temps après, il exécute, pour la même compagnie, un grand tableau allégorique représentant Le génie du commerce et la découverte de l’Amérique.
En 1789, il est reçu membre de l’Académie de Peinture avec La mort d’Antoine comme tableau de réception. À l’époque de la Révolution, Lemonnier fait partie de la commission des monuments. En 1794, il obtient le titre de peintre du cabinet de l’École de médecine.
Lié aux Roland, Lemonnier reçoit, le 4 décembre 1792, un logement au Palais du Louvre du ministre qui le fait entrer à la commission des arts où il rend de grands services. À Rouen, il doit, avec son compatriote Charles Le Carpentier, rechercher puis choisir les tableaux provenant des établissements religieux supprimés dans le district, pour éviter leur destruction.
Il s’acquitte avec beaucoup de zèle de cette mission critique. C’est donc grâce à lui que plusieurs églises et le musée de Rouen doivent la possession de bon nombre des meilleures peintures.
En 1810, Lemonnier devint directeur de la manufacture des Gobelins, place qu’il perd en 1816. Il prend également une part active à l’établissement du musée des beaux-arts de Rouen. Le tableau le plus connu de Lemonnier est sans conteste Une soirée chez madame Geoffrin, exécuté en 1812 pour l’impératrice Joséphine.
Ce tableau est conservé aujourd’hui au musée national du château de Malmaison (Rueil-Malmaison, Hauts-de-Seine). C’est une reconstruction imaginaire du salon de Marie-Thérèse Rodet Geoffrin. Il dépeint, entre autres, le ministre Choiseul, Fontenelle, Montesquieu, Diderot et Marmontel regardant soit leur hôtesse soit un buste de Voltaire dont l’acteur Lekain est en train de lire la pièce, L’Orphelin de la Chine.
Ses toiles se distinguent par le goût de la composition, la noblesse de l’expression donnée aux personnages et par une bonne harmonie de la couleur et de la perspective. Il décède le 17 août 1824 à Paris. Il repose avec son fils André Hippolyte Lemonnier (1794-1871), collectionneur d’art, son petit-fils, Henry Lemonnier (1842-1936), historien de l’art, et son arrière petit-fils, Robert Lemonnier (1883-1970), peintre figuratif.
Son fils écrira une Notice historique sur la vie et les ouvrages d’A.-C.-G. Lemonnier. Le portrait d’Anicet Lemonnier se trouve dans la collection de la bibliothèque de Rouen.
Œuvres :
- La Mission des apôtres ;
- Jésus-Christ appelant à lui les petits enfants ;
- Jésus-Christ au milieu des docteurs de la loi, exécuté pour les Ursulines de Rouen ;
- Portrait de l’abbé Joly, docteur en Sorbonne ;
- Présentation de la Sainte Vierge au Temple ;
- la Fortune, d’après Guido Reni;
- Adoration des Mages ;
- La Résurrection de Tabithe ;
- Adieux d’Ulysse et de Pénélope ;
- Cléombrote, roi de Sparte ;
- Sainte Cécile d’après le Dominiquin ;
- les Ambassadeurs romains envoyés à l’aréopage d’Athènes pour demander les lois de Solon ;
- François Ier recevant la Sainte Famille de Raphaël ;
- Louis XIV inaugurant la statue de Milon de Crotone (toile qui est acquise par le prince Eugène de Beauharnais pour sa galerie de Munich) ;
- Portrait de M. d’Herbouville …
Élèves : Eustache Hyacinthe Langlois (1777-1837).
Sources : Wikipedia Date de création : 2017-08-16.