Francesc Boix i Campo (en catalan), ou Francisco Boix Campo (en espagnol), voit le jour le 31 août 1920, à Barcelone (Espagne). Républicain, il fuit l’Espagne et s’exile en France en 1939.
Engagé avec la 5ème armée française dans les Vosges, il est fait prisonnier lors de son repli vers Belfort dans la nuit du 20 au 21 juin 1940. On l’emprisonne avec plus de 7 000 autres espagnols à Mulhouse (Haut-Rhin).
En fonction de leur passé républicain et de leur engagement contre le franquisme en Espagne, allié du Troisième Reich, on les considère alors comme des prisonniers politiques. On les déporte donc au camp de concentration de Mauthausen (Autriche), le 27 janvier 1941. Deux tiers d’entre eux vont y laisser leur vie. Comme il est photographe de métier, on l’affecte au service d’identification du camp.
Au camp, on prend en photo tous les prisonniers mais également tous les gardiens. La photographie sert à documenter les activités du camp et à enregistrant les caractéristiques physiques de tous.
Il aide au développement en laboratoire. Ayant fait preuve de ses compétences, il a une autonomie supérieure à ses compagnons de captivité. On surveille moins ses faits et gestes. Entre 1943 et la fin de la guerre, il reçoit l’ordre de détruire le fonds photographique. Mais il arrive à en subtiliser un tiers.
Il témoigne le matin du 28 janvier 1946 au procès de Nuremberg, puis à celui de Mauthausen.
À Nuremberg, l’accusation française l’appelle à comparaitre. Il intervient juste après le témoin Marie-Claude Vaillant-Couturier et répond aux questions du procureur français Charles Dubost. Au cours de sa déclaration, il produit quelques photos qui montrent la réalité de Mauthausen et l’implication de responsables nazis tels que Kaltenbrunner et Speer.
Après 1945, Francisco Boix travaille comme reporter dans la presse communiste française : Ce soir, L’Humanité, Regards.
Il meurt le 4 juillet 1951, à Paris, à 30 ans, sa santé ayant été fragilisée par la déportation. On l’enterre d’abord au cimetière parisien de Thiais. En 2017, on transfère ses restes au Père Lachaise lors d’une cérémonie présidée par la maire Anne Hidalgo, au cours de laquelle la chanteuse Marina Rossell chante l’Emigrant et El Cant dels ocells.
Un roman graphique racontant l’histoire de Francisco Boix intitulé Le Photographe de Mauthausen parait en 2017 chez l’éditeur belge Le Lombard, écrit par Salva Rubio et dessiné par Pedro J. Colombo.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-07-12.