Marie Ernest Gellé voit le jour le 26 mars 1834. Médecin, il devient otologiste (spécialiste des oreilles). Ce n’est pas seulement un spécialiste des oreilles renommé mais aussi un chercheur et un enseignant. Il publie plus 150 articles scientifiques, la plupart dans dans La Tribune médicale.
Il décède le 12 juin 1923.
Après son décès, Marcel Lermoyez fait paraître un article retentissant dans la Presse Médicale sur cet otologiste alors très connu.
« Trois noms planent sur l’otologie française au XIX siècle : Itard, Menière, Gellé. Gaspard Itard (1775-1830) inaugura le siècle en réformant l’otologie ; c’était le temps où la routine cédait enfin à la raison. Prosper Menière se signala par un coup d’éclat. Il déclara que le vertige vient du labyrinthe. Du haut de la tribune de l’Académie de médecine, il s’attaqua au dogme vénérable de la congestion cérébrale apoplectiforme.
Marie Ernest Gellé clôtura le XIXe siècle par des travaux moins sensationnels, incapables de troubler la sérénité académique, mais qui rendirent à l’otologie des services inappréciables ». Lermoyez qualifiait Gellé de « Politzer français ». On ne pouvait mieux honorer le disparu en le comparant à l’otologiste viennois tant la notoriété de Politzer dominait alors mondialement cette discipline. Lermoyez, créateur du premier service d’ORL de l’Assistance Publique de Paris à la fin du XIXe siècle, s’avérait un des mieux placés pour porter un jugement sur cette histoire médicale.
Il se considérait comme l’élève à la fois de Politzer et de Gellé. À l’occasion de la célébration à l’Académie de médecine du centenaire de la naissance de Lermoyez (1858-1929), on peut lire : « Il suivit la consultation que Gellé faisait deux fois par semaine dans le service de Charcot à la Salpêtrière pour étudier les sourds du service, et parfois le soir, il allait dans le laboratoire de physiologie de la faculté de médecine, au fond d’un couloir du vieux couvent des Cordeliers, retrouver Gellé qui disséquait des rochers sur un bout de table. Toute sa vie, Lermoyez garda une grande admiration pour cet homme modeste, effacé, inconnu à Paris, mais qui allait être porté à la présidence du Congrès international d’Otologie de Paris en 1889 , par le vote unanime des spécialistes étrangers. »
Publications :
- Études d’otologie – De l’oreille – pathogénie et traitement de la surdité. Leçons faites à l’École pratique de la Faculté de médecine de Paris (tome I : 1875-1880 / tome II : 1880-1888) ;
- Précis des maladies de l’oreille (1885) ;
- Physiologie de l’audition. Fonction du limaçon, rôle du limaçon osseux (1887) ;
- L’audition et ses organes (1899)
Hommages : en otologie, on parle de « mur de Gellé » et d’« épreuve de Gellé »
Sources : Marie-Ernest Gellé, un savant oublié — Medica — BIU Santé, Paris (parisdescartes.fr). Date de création : 2023-11-17.