Joseph (Marie Ignace) Odelin voit le jour le 20 octobre 1852. C’est le fils de d’Alexandre Odelin (1805-1878), négociant en fers, grosse quincaillerie et poêles en fonte, et de Marie Adelphine Crignon (1823-1893). Il suit sa scolarité chez les jésuites avant d’obtenir une licence en droit. Le 19 octobre 1881, il épouse Hélène Leemans (1861-1917), d’origine belge.
À la mort de son père, en 1878, il reprend l’entreprise familiale, en association avec sa mère et son frère Gabriel. Renommée « Odelin frères » dans les années 1880, la société sera dissoute en 1915. La même année, il cède à son fils, Paul Alexandre, ses droits dans la société Odelin et Cie (fourneaux de cuisine et tôleries en tous genres). Celle ci, fondée en 1901, se trouve au 120 de la rue du Château-des-Rentiers, à Paris (13ème).
De plus, Joseph Odelin est aussi l’un des administrateurs de la Société des tramways de la Grande Côte de Royan, constituée en 1896.
Par ailleurs, royaliste et clérical, il prend part aux manifestations contre l’expulsion des jésuites de la rue de Sèvres en 1880. En 1904, il met à la disposition des catholiques du quartier du Platin à Saint-Palais-sur-Mer, près de Royan, une chapelle néogothique bâtie à ses frais. Le 2 février 1906, lors de la crise des inventaires, on l’arrête après avoir participé aux manifestations cléricales à l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.
Pour les élections municipales de 1884, il reçoit l’investiture royaliste mais il se fait battre au second tour. Aux élections municipales de 1887, les mêmes candidats s’affrontent et il se fait à nouveau battre au second tour. Lors des élections municipales de 1890, il est à nouveau investi dans son quartier de Saint-Germain-l’Auxerrois par le comité conservateur. Il reçoit alors le soutien des bonapartistes. Après des péripéties, le Conseil d’Etat confirme son élection au second tour.
Il conserve son mandat jusqu’aux élections municipales de 1893. Peu de temps après, il rachète l’Agence Dalziel, qu’il rebaptise « Agence Nationale ». Il compte la mettre au service des conservateurs, mais l’affaire tourne court.
Jusqu’en 1895, il est l’ami du polémiste antisémite Édouard Drumont. En 1892, lorsque ce dernier fonde le journal La Libre Parole, il a recours à ses conseils financiers. Dès 1892, il collabore à la rédaction du journal, utilisant les pseudonyme de « Testis » et « Valsenard ». Il y signe notamment une campagne contre les méthodes d’éducation utilisées à l’orphelinat de Cempuis par Paul Robin. Cela se termine par la révocation de ce dernier en 1894. Mais il se brouille publiquement avec Drumont en janvier 1895.
Dans L’Œuvre du 12 décembre 1912, il donne son avis sur les Guerres balkaniques. Henri Mazel dans le Mercure de France critique son point de vue turcophile, mais Jacques Bainville l’accueille positivement dans L’Action française.
En 1913, il signe L’Évangile du parfait candidat aux élections municipales, dans lequel il combat le système de la régie directe. L’année suivante, il publie ses Impressions de voyage en Égypte et en Palestine. Puis, en 1919, il fait paraître une biographie de son ami Émile Rochard, mort l’année précédente.
Il meurt le 21 avril 1921, au no 14 de la rue Maccarani, à Nice (Alpes-Maritimes). Il repose avec ses parents dont les photos sont intégrées au vitrail de la chapelle et avec ses frères, Paul Alexandre Odelin (1847-1871), lieutenant tué par les gardes nationaux, et Henri Louis (1846-1939), vicaire général de Paris.
Distinctions : chevalier (1889), commandeur (1904) de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (1889)
Hommage : Une avenue de Saint-Palais-sur-Mer (Charente-Maritime), près de la chapelle qu’il a fondée, porte son nom.
Sources : Archives départementales de la Seine (Registre des entrées du cimetière) ; Geneanet. Date de création : 2023-09-01.