Né le 26 avril 1802 à Craiova (Roumanie), Georges Dimitri Bibesco appartient à une famille de la petite noblesse valaque. En 1817, il se rend en France où il obtint une licence de droit sept ans plus tard. De retour en Roumanie, il occupe diverses fonctions dans l’administration de la Principauté de Valachie.

En 1826, il épouse Zoé Mavrocordato, adoptée Bassaraba de Brancovan, héritière de l’ancienne dynastie régnante de Valachie. Ils auront sept enfants parmi lesquels Grégoire et Nicolas. Grâce à cette union, il effectue une éblouissante ascension dans la hiérarchie politique de son pays.

Elu hospodar par le Divan en décembre 1842, il doit abdiquer le 14 juin 1848, sous les pressions réitérées de ses détracteurs qui réclament des réformes politiques audacieuses.

En 1844, il divorce de son épouse, déclarée folle, et épouse en secondes noces, Maritzica Vacarescu, elle-même divorcée de Constantin Ghika. Ensemble, ils émigrent en Transylvanie d’abord, puis à Vienne et Paris où ils s’établissent en 1850. Ils auront deux filles, Marie (1845-1929), qui épousera Odon de Montesquiou Fezensac, et Hélène (1847-1883), qui épousera le vicomte de Courval, Victor Dubois (1834-1891). 

Le décès de sa seconde épouse survient le 27 septembre 1859 à Paris. Gheorges Dimitri Bibesco croit alors à une punition divine, compte tenu des conditions mouvementées de son mariage. Il disparait à son tour le 1er juin 1873, des suites d’un accident survenu rue de Rivoli, à Paris.

Gheorges Dimitri Bibesco repose avec sa seconde épouse, Maritzica Vacarescu, et :

• la femme de son fils Grégoire, né de son premier mariage (et dont la dépouille a été rapatrié à Bucarest), la pianiste Raluka Musurus (1847-1923),
  • leur fille Anne, princesse Bibesco Bessaraba de Brancovan, comtesse de Noailles, poétesse (1876-1933), et son mari, Mathieu de Noailles,
    • le fils de ces derniers, Anne Jules de Noailles (1900-1979),
  • leur fille Hélène et son deuxième époux le marquis de Belloy,
    • de trois des six filles de ces derniers,
  • la bru de Grégoire, Eugénie Antoniadis, épouse de son premier fils Michel Constantin,
    • son fils Matei de Brancovan et son épouse,
    • et la petite Anna de Brancovan, décédée en 1999 à l’âge de cinq ans, et qui était la petite-fille du demi-frère de Matei,
  • son fils Nicolas, nées du mariage de leur père avec la petite-fille du maréchal Ney, Hélène Louise Ney d’Elchingen.

Sources : Geneanet ; C. Del Nin (2006) ; Corentin de Silph (2023). Date de création : 2023-08-01.

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Au décès de sa seconde épouse, le prince acquiert une concession perpétuelle pour y élever une chapelle expiatoire. Pour se faire, il s’allie les compétences de l’architecte Antoine Martin Garnaud, lauréat du Grand Prix de Rome en 1817 et concepteur de la sépulture de James Pradier. Cette chapelle est une petite merveille byzantine construite sur un plan circulaire et chapeauté par un magnifique dôme ogival. Du point culminant de l’édifice fuse une croix en métal nichée dans une gerbe de feuilles d’acanthe dans la plus pure tradition corinthienne. Selon d’anciennes sources, ce dôme aurait été, à l’origine, enveloppé dans une fine feuille d’or.

Le pourtour du monument est orné d’une succession d’arcatures filiformes toutes frappées d’étoiles à huit branches. La façade principale présente un fronton massif avec un blason de famille que supportent deux lions taillés en bas-relief dans la pierre. Au sommet du fronton, se trouve un aigle corrodé symbolisant la Valachie dont les ailes déployées tentent vainement de lui faire prendre son envol. En 1930, une porte vitrée protégée par des barreaux verticaux a remplacé l’entrée d’origine dont les massifs panneaux de bronze étaient décorés par les symboles de la Foi et de la Charité.

L’iconographie intérieure est due au peintre Jean Baptiste Auguste Leloir. Fidèle à la tradition orthodoxe, le seuil de la chapelle est gardé par les deux anges du Jugement Dernier ; l’un conservant les Saintes Ecritures et l’autre le calice de l’Eucharistie. Dans la partie inférieure d’une des trois arcades circulaires, se trouve le portrait en orante de la princesse défunte Maritzica Vacarescu, immortalisée dans un décor méditerranéen où se mêle un lierre et un aloès, symboles du cycle éternel de la mort et de la renaissance. L’ensemble est dominé par un groupe de trois anges aux traits féminins.

Dans l’arcade qui surplombe l’autel en marbre, une Vierge drapée de bleu est fiévreusement louée par un groupe d’anges. La dernière fresque représente Marie Madeleine agenouillée sur le sable du Sinaï dans une pose contrite, consolidant ainsi la destination expiatoire du monument. La voûte coiffant cette composition iconographique est ornée en son centre d’un Christ ceint d’une douzaine d’étoiles dorée figurant les apôtres. Elle est entourée par huit panneaux dans lesquels alternent les quatre évangélistes et des anges purificateurs.

Sur le sol de calcaire cristallin blanc, cousu concentriquement de motifs plus foncés, s’élève un majestueux autel en marbre blanc probablement dû au sculpteur Eugène André Oudiné. Le bas-relief représente deux anges en prière entourant une vestale dont la poitrine laisse jaillir un aigle de Valachie.

La crypte de la chapelle est reliée par une galerie souterraine à celle de la sépulture contiguë sous laquelle repose quelques descendants de la branche cadette de Stefan Bibesco, grand-père de Georges Dimitri Bibesco.

Cette chapelle faillit être profanée en 1984.

Inscriptions : Sépulture du prince de Valachie, Georges D. BIBESCO et de la princesse BIBESCO

(Sur la corniche et le piédestal de l’autel) Ici repose le Prince de Valachie Georges BIBESCO.
Ici repose la princesse de Valachie Marie BIBESCO.

(Devant l’autel, sur un rectangle en marbre posé sur le marchepied) Anna de BRANCOVAN, comtesse de NOAILLES.

(Plaque) Le prince Matei de BRANCOVAN, 1913-2002.
La princesse Hélène de BRANCOVAN, 1911-1989.
Le prince Grégoire de BRANCOVAN, 1947-2019.

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