FLAVIEN Guy (1920-1945)
France

photo anonyme - Musée de l'ordre de la Libération

Guy Falvien voit le jour le 12 novembre 1920, à Paris. Son père est professeur agrégé de mathématiques et sa mère professeur à l’Université. Il fait ses études au lycée Lakanal puis au lycée Louis le Grand à Paris, dans la classe où enseigne son père. En 1942, il entre à l’École centrale des arts et manufactures à Paris. Élève ingénieur, il va, avant la fin de 1943, parallèlement à ses études, commencer à œuvrer pour la Résistance.

Il commence à distribuer des journaux clandestins dont Défense de la France. Il est requis au titre du Service du Travail Obligatoire (STO). Réfractaire, il parvient grâce à un certificat de complaisance, à rester en France. On l’affecte alors, en août 1943, à l’Office Régional du Travail (ORT) de Paris, au Service de la main-d’œuvre.

Immédiatement, il fait tout pour éviter aux jeunes astreints le STO et leur réquisition en France. Il commence par ses camarades de l’École centrale des arts et manufactures puis de ceux de l’École libre des sciences politiques ou de l’École spéciale des travaux publics.

Employé comme préposé au guichet « Renseignements », il se fait confier le service des cartes de travail et des régularisations d’emploi. Il réussit à créer un centre de résistance, grâce à des complicités dans tous les services. C’est là qu’il travaille au profit du Front national, Ceux de la Résistance, Libération-Nord et Défense de la France.

Il délivre de faux certificats de travail et falsifie aussi la cote médicale de nombreux jeunes requis, les rendant « inapte au travail ». En parallèle, il poursuit la diffusion de la presse clandestine, principalement les journaux Combat, Défense de la France, Témoignage Chrétien, Résistance et Front national.

À partir de juin 1943, sous les noms de Sangnier et Marc Pavillot, il fait également partie du maquis « Chesnaye » du secteur d’Orléans Nord-est. Il fournit des faux papiers aux maquisards. De même, il procure des passeports à ceux qui cherchent à rejoindre le général de Gaulle en Afrique du Nord.

Ayant connaissance de tous les décrets concernant le STO avant leur publication, il en informe aussitôt la Résistance. En mai 1944, un article du journal collaborationniste Au Piloris vise directement son service de l’ORT. Il refuse cependant d’abandonner son poste et de rejoindre le maquis dans le Loiret afin de poursuivre ses activités à Paris.

Le 5 août 1944, à quelques jours de la libération de Paris, la Gestapo l’arrête à son bureau. On l’incarcère à Fresnes, puis, le 15 août 1944, on le déporte en Allemagne. Après six jours de voyage, il arrive au camp de Buchenwald où il reçoit le matricule 77.390. Puis on l’envoie, à la mi-octobre, à la mine de sel de Leau Plomnitz (Thuringe). Cette mine a été transformée en usine souterraine pour la société d’aviation Junkers.

Là, il y endure un véritable calvaire. Jour et nuit parfois, pendant plusieurs semaines, à 500 mètres de profondeur, dans une mine de sel non ventilée, il travaille avec une température voisine de 40°. À peine nourri, il s’épuise peu à peu. Miné par la dysenterie et les mauvais traitements, il meurt le 1er avril 1945. C’est une dizaine de jours seulement avant la libération du camp. Les SS jettent sa dépouille au charnier de Leau. Puis les Américains l’exhume et l’inhume au cimetière allemand de Leau Plomnitz.

Distinctions : La Légion d’honneur mentionnée dans l’inscription ne figure pas dans la Base Léonore ;  compagnon de la Libration (20 janvier 1946) ; croix de guerre 1939-1945 ; officier du mérite social.

Hommages : Un collège porte son nom, à Paris (12ème) ; une rue porte le nom des frères Flavien, Guy et Henry (médecin), à Paris (20ème).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2023-03-20.

Monument

La stèle est ornée d’un médaillon en bronze signé par M. Delannoy et d’une palme en bronze, de facture inconnue.

Inscriptions :

(Sur le médaillon) Guy FLAVIEN, MCMXX – MCMXLV

A la mémoire glorieuse, de, Guy FLAVIEN, élève ingénieur, à l’Ecole centrale, des Arts et Manufactures, héros et martyr de la Résistance, requis à l’ORTR, déporté à Buchenwald, mort pour la France, à la mine de sel de Leau-Plomnitz, à l’âge de 24 ans. Compagnon de la libération, chevalier de la légion d’honneur, croix de guerre avec palmes.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 13 août 2023