(Stanislas) Gabriel Benoist Méchin voit le jour à Chinon (Indre-et-Loire), le 6 avril 1854. Il tient son titre de baron de sa mère, Marie-Élisabeth Méchin (1832-1873), petite-fille du préfet impérial Alexandre Méchin qui en 1809 accéda à la noblesse d’empire. C’est d’abord un élève du collège Louis le Grand (Paris).
Son titre et sa confortable fortune familiale vont lui ouvrir de nombreuses portes dans le monde. Il sera ainsi accueilli au plus haut niveau partout.
En 1873-1874, alors qu’il n’a que 19 ans, il effectue son premier « Grand Tour » initiatique vers l’Asie du Sud en compagnie de deux amis, le vicomte Gouy d’Arsy et Guillaume Jeannel. Il voit ainsi Ceylan et Java, chasse l’éléphant dans la presqu’île de Malacca et voyage de Tien-Tsin à Pékin (Chine).
Ayant pris goût aux aventures audacieuses, il repart quatre ans plus tard, en décembre 1878, vers les mêmes destinations. Mais cette fois-ci, il voyage en compagnie du duc de Blacas et du comte Humbert Adrien de Mailly-Chalon. Ensemble, ils traversent l’Inde (1878-1879), Ceylan (1879) et l’Indochine (1879) où leur activité principale est la chasse, puis ils séjournent à Canton (Chine).
Ensuite de Blacas repart en France tandis que ses deux compères se rendent au Japon. Ils s’y installent pour deux ans (1880-1881). A Tokyo, Gabriel Benoist-Méchin remplit alors les fonctions d’attaché culturel à la Légation de France.
Après avoir parcouru le Japon dans tous les sens, les deux voyageurs visitent la Sibérie (1882). Puis en 1983, ils voyagent dans le Turkestan, passent à Khiva, Boukhara et Merv avant de gagner la Perse où ils visitent Méched et Téhéran.
Là, ils fêtent la traversée de « l’Asie entière de l’est à l’ouest, du nord au sud » sur « une distance de plus de 4 000 lieues ». Ensuite, ils repartent vers la Russie, à travers la Caspienne jusqu’à Astrakhan, puis remontent la Volga en passant par Tsaritsine (Volgograd). Ils atteignent Moscou en octobre 1884, puis Saint-Pétersbourg où on les accueille avec pompe comme de grands explorateurs français.
La revue russe, Illustration universelle, rapporte que :
« sans être gênés par des moyens matériels, les jeunes voyageurs ont constitué pendant le voyage une collection d’objets antiques chinois et japonais d’une qualité rare, que l’on peut estimer à 500 000 francs, selon les experts ».
Rentrés, ils publient leur relation de voyages dans le « Bulletin de la Société de géographie de Paris », en 1885. Monseigneur Favier, archevêque de Pékin, achète la majeure partie de sa collection d’art asiatique. Il la lèguera ensuite au Musée Guimet.
Le 23 novembre 1887, Gabriel Benoist Méchin épouse la baronne Vera de Zaltza, une aristocrate russe dont il divorcera le 15 avril 1897. Il se remarie ensuite avec Marie-Louise Pauline Gatel (1869-1966), le 6 juillet 1898, à Bordeaux (Gironde). Vers la fin de sa vie, plus rien, pratiquement, n’a survécu de l’importante fortune familiale.
Gabriel Benoist Méchin décède le 6 mai 1923, en son domicile, 8, rue Brémontier, Paris (17ème). Il repose avec son fils, le baron Jacques Benoist Méchin (1901-1983), haut fonctionnaire et historien.
Sources : -. Date de création : 2023-05-08.