Georges Jouneau, dit dans la Résistance, Commandant Georges, voit le jour le 23 avril 1902, à Paris (20ème). Après une courte scolarité, il doit travailler pour subvenir à ses besoins. Très jeune, passionné de mécanique et de voiture, il travaille pour un petit garagiste de Romainville. Puis il devient son propre patron avant la guerre.
Officier de réserve, mobilisé en 1939, il commande, en 1940, l’Atelier du Train de la 3e Armée dans le Doubs. Il se bat pendant la campagne de France, lors du repli de la 3e Armée où il se dépense sans compter pour rallier les unités du Train.
Les 15 et 17 juin 1940, mis à la disposition du 45e Corps d’armée, il galvanise la résistance, à Saint-Hippolyte et Indevillers. Il entre en Suisse avec son unité et y est interné.
Evadé de Suisse, en juillet 1940, avec deux sous-officiers, il se présente à l’état-major. Là, on le retient en activité de service. On l’affecte au commandement de la compagnie civile de Transports, en août 1940. Georges Jouneau en profite pour récupérer et camoufler du matériel : autos, armes, munitions laissées sur place par l’Armée des Alpes.
En septembre 1940, il entre dans le réseau de résistance du Camouflage Du Matériel (CDM), mis en place par le commandant Mollard. Dès lors, il camoufle, au prix de grosses difficultés, du matériel militaire au profit des groupes armés de la Résistance.
En janvier 1941, repéré, il comparaît devant la commission d’armistice italienne qui le menace de graves sanctions. Le réseau CDM l’affecte alors, comme ingénieur mécanicien dans différentes sociétés de la région de Lyon. Il organise la recherche de caches pour le camouflage du matériel dans les départements environnants.
Il participe également à la préparation de l’évasion du général Giraud, en 1942. Recherché par la Police allemande en novembre 1942, il doit quitter Lyon et se réfugier dans l’Ain. Il est mis alors à la disposition du général Delestraint, chef de l’Armée Secrète (AS), pour ses transports et son ravitaillement.
Georges Jouneau n’en poursuit pas moins ses activités de camouflage. Il déplace par camions plus de 600 tonnes de matériel et d’essence fin 1942, dans la région lyonnaise. Le « commandant Georges » devient le chef du 4e Bureau de la Région Rhône-Alpes de l’AS, en décembre 1943.
Pendant de longs mois, en relation avec Romans-Petit, Cantinier (Rosenthal) et Carré (Leistenschneider), il continue à ravitailler, en armes, en munitions, en véhicules, en essence … les maquis de Savoie, de l’Ain et du Vercors. Après l’arrestation du commandant Mollard, en octobre 1943, il continue seul le ravitaillement en matériel des maquis de la région.
Traqué et recherché par la Milice et la Gestapo, il échappe de justesse à plusieurs arrestations. Le 6 juin 1944, il rejoint le maquis du Vercors avec son équipe de transport. Il y monte tout un matériel précieux pour les combats à venir. Membre de l’état-major du Vercors, il commande un groupe de maquisards. Il multiplie alors les coups de main en plaine contre les allemands.
Le 20 juin 1944, descendant en camion du Vercors, il vient, avec ses hommes, enlever 60 tirailleurs sénégalais gardés à Lyon par les Allemands. Puis il les remonte dans le maquis du Vercors. Lors de l’attaque allemande contre le Vercors, il résiste farouchement dans le secteur des Pas, au sud-est du plateau, du 20 au 23 juillet 1944.
Succombant sous le nombre, il réussit à franchir les lignes ennemies avec ses quatre-vingts hommes. Puis il reprend le combat dans un nouveau secteur. Il est ensuite chargé par le commandant Huet, commandant militaire du Vercors, d’organiser la défense du secteur du Trièves. Le 22 août, il montre, au cours de la prise de Vizille, puis de la poursuite de l’ennemi en déroute, de très belles qualités de chef.
Il entre, le premier, à l’Hôtel de la division militaire à Grenoble où réside le général Dailhe commandant la subdivision militaire pour Vichy. Après la libération de Lyon, en septembre 1944, le « commandant Georges » devient chef du 4e Bureau de l’état-major de la 15e région militaire. On l’affecte au ministère des Armées comme officier de liaison, de septembre 1945 à juillet 1946.
Après la guerre, Georges Jouneau est administrateur à l’Office des anciens Combattants. Il est aussi juge au Tribunal de Commerce de la Seine. Il devient président d’honneur de l’Amicale des concessionnaires des automobiles Berliet. Puis c’est le président directeur général des Etablissements Georges Jouneau et Compagnie à Bobigny.
En 1948, il est également, avec Yves Farge, un des fondateurs des Combattants de la Liberté qui deviendra le Mouvement de la Paix. Georges Jouneau décède le 23 avril 1981, à Antibes (Alpes-Maritimes).
Distinctions : officier de la Légion d’honneur (ne figure pas dans la Base Léonore car trop récent), compagnon de la Libération (1945), croix de Guerre 39/45 (4 citations), médaille de la Résistance, Croix des Services Militaires Volontaires (1938).
Pour lire sa biographie sur le site de compagnons de la Libération
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-03-21.