Lucien Fabre voit le jour le 14 février 1889, à Pampelonne (Tarn). Il devient un personnage brillant de la Troisième République. C’est à la fois un industriel et un artiste ami de Paul Valéry et Léon-Paul Fargue et du violoniste Jacques Thibaud. Il est aujourd’hui largement oublié. Son éclectisme ne correspond plus à la norme actuelle et son style hermétique le rend difficile à lire.
Il garde toute sa vie une tendresse profonde pour la vie paysanne qui berce son enfance. Plusieurs de ses livres restituent l’atmosphère et le caractère qui règnent dans cette terre austère et pauvre. C’est à Carmaux qu’il rencontre Jean Jaurès qui lui obtient une bourse pour préparer l’Ecole centrale où il entre en 1908.
Infatigable homme d’affaires cosmopolite, il sillonne l’Europe d’avant-guerre dans son avion privé. Il quitte un conseil d’administration pour rejoindre un salon de littérateurs. Il incarne l’image aujourd’hui désuète d’un amateur de grande culture qui sait être un homme d’action dur en affaires.
Lucien Fabre sait se faire écouter des plus grands dans le domaine de la science (théories de la relativité), de la poésie, du théâtre, du roman ou de la théologie. Ce grand bourgeois parisien fait un mariage doré : il épouse une femme issue d’une des familles les plus riches du Champ de Mars, à Paris. Mais il ne perd jamais le contact avec ses racines languedociennes.
Il garde toute sa vie des liens d’affection et de conviction avec les cercles socialistes et notamment avec Léon Blum. Son attachement à son terroir et la façon dont il sait marier l’éclat et la crudité de la langue d’oc de ses origines avec le raffinement conceptuel du français font de lui un modèle de régionalisme débarrassé de tout folklorisme naïf.
Cela lui permet de combiner l’écriture de textes de poésie sophistiqués comme son maitre Paul Valéry (qui lui dédie La dormeuse), de traités savants de science et de théologie et des romans vivants. C’est un ami de Paul Valéry qui préface un de ses ouvrages (Connaissance de la déesse) en développant une analyse, restée célèbre, de la notion de poésie pure.
Ce dernier préface aussi une de ses pièces de théâtre, Dieu est innocent. Toutefois, avant sa carrière littéraire, Fabre publie, en 1921, un ouvrage de vulgarisation scientifique, Les théories d’Einstein. Ce livre, est parmi les premiers en langue française sur la relativité.
Lucien Fabre s’éteint le 26 novembre 1952, à Paris (15ème).
Poésies :
- Bassesse de Venise, précédé de La Traversée de l’Europe en avion et du légat (1924, en frontispice, portrait de l’auteur par Man Ray gravé sur bois par G. Aubert, Collection Une Œuvre, un Portrait, Gallimard) ;
- Le Ciel de l’oiseleur (1934, Gallimard) ;
- Connaissance de la déesse (1924, préface de Paul Valéry, en frontispice, portrait de l’auteur par Édouard Vuillard gravé sur bois par G. Aubert, Collection Une Œuvre, un Portrait, Gallimard) ;
- Vanikoro (1925, en frontispice, portrait de l’auteur par Foujita, Collection Une Œuvre, un Portrait, Gallimard).
Romans :
- Le Paradis des amants (1931, Collection blanche, Gallimard) ;
- Rabevel ou le mal des ardents (1923, Collection blanche, Gallimard) ;
- Le Tarramagnou (1925, Collection blanche, Gallimard).
Essais :
- Le Rire et les rieurs (1929, Collection blanche, Gallimard) ;
- Jeanne d’Arc (1948, Tallandier).
Prix : Prix Goncourt en 1923 pour Rabevel ou le Mal des ardents ; Grand Prix d’Histoire de l’Académie Française en 1948 pour Jeanne d’Arc.
Distinctions : chevalier (29 octobre 1915), officier (13 juillet 1933), commandeur (19 février 1952) de la Légion d’Honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2009-08-19.