Charles Jean, dit d’Avray, voit le jour le 9 septembre 1878, à Sèvres (Hauts-de-Seine). C’est le fils de Charles Henri Jean, architecte, et de Juliette Dédillière. Il arrive à Paris, ayant terminé ses études secondaires, en 1898. Il a 18 ans, l’âge de toutes les ambitions, de tous les espoirs et il ne souhaite pas suivre les traces de son père.
Ses préférences vont à la musique, à la chanson. Il compose ses premières œuvres, qu’il interprète dans des cafés-chantants. Ainsi naissent les «chansons du trottoir», les «chansons des veillées». Un jour, il rencontre le compagnon de la mère de Jeanne Humbert, libertaire militant. Ce dernier l’introduit dans les milieux néo-malthusiens et lui fait connaître et partager l’idéal anarchiste qui l’anime.
Charles fréquente ce milieu, riche en militants, et parmi eux Sébastien Faure, grand orateur libertaire, qui a sur lui une grande influence. A cette époque naissent les «chansons sociales», les «chansons rouges», «les penseurs», «les fous», «les géants», «loin du rêve», etc. qu’il interprète dans les cabarets de la Butte et du quartier Latin, où elles font scandale.
Mais surtout, et durant toute son existence, il parcourt la France dans tous les sens, organisant des tournées de conférences par la chanson où les foules se pressent. Il n’arrête plus jamais d’écrire, de chanter, de lutter. Charles Jean se rallie à l’anarchisme au moment de l’affaire Dreyfus et décide d’utiliser la chanson pour diffuser ses idées.
Il en composera quatre-vingt pour dénoncer l’état, la religion, le militarisme, les prisons… et exalter la société libertaire. Il compose le célèbre Triomphe de l’anarchie. Ses conférences chantées sont annoncées par des affiches où on lit : «Avec le passé détruisons le présent pour devancer l’avenir.» Charles d’Avray s’éteint le 7 novembre 1960, à Paris.
Sources : -. Date de création : 2008-02-04.