Louis Lucien Klotz voit le jour le 1er janvier 1868, à Paris. Avocat à la cour d’appel de Paris, Louis Lucien Klotz est attiré très tôt par le journalisme politique. Il a à peine 20 ans qu’il rompt des lances avec Barrès au sujet du boulangisme. Entré au journal Voltaire en 1892, il en devient le rédacteur en chef en 1895, puis le directeur politique.
Candidat aux élections législatives de 1893 dans la Somme, il se fait battre par Georges Bon. Mais le 23 juin 1895, il devient conseiller général de Rosières-en-Santerre (Somme). Puis, il manque de peu le siège de député de Montdidier (Somme), lors de l’élection partielle le 19 janvier 1896.
Aux élections générales de 1898, il fait campagne pour l’impôt sur le revenu et la retraite des vieux. Il se fait élire avec 8 123 voix, au premier tour. Il se fait dès lors constamment réélire, au premier tour, en 1902, en 1906, en 1910, et en 1914. Le scrutin de liste ayant été rétabli en 1919, Klotz se fait réélire à la tête de la liste de concentration républicaine. En 1924, il se fait réélire une dernière fois, à la tête de la liste d’action républicaine.
Député des plus actifs, membre, et bientôt président de la commission des douanes, puis rapporteur général du budget, il intervient souvent en matière financière. De plus, il demande, en 1899, une stricte réglementation du travail des femmes et des enfants. En 1900, il demande la création de chambres d’agriculture, la progressivité du droit de succession, la réforme du régime des hypothèques. En 1901, il vote pour l’adoption du scrutin de liste et, en 1904, pour le rachat des réseaux de chemins de fer de l’Ouest et du Midi.
Il vote les lois contre les congressistes. Appelé à siéger aux conseils du gouvernement à partir de novembre 1910, il est d’abord ministre des finances du second cabinet Briand, du cabinet Caillaux, du premier cabinet Poincaré, des 3e et 4e cabinets Briand. Donc, en dehors d’une brève interruption de trois mois en 1911, il demeure à la rue de Rivoli pendant deux ans et demi.
Son principal souci est l’institution de l’impôt sur le revenu, qui ne devra se réaliser qu’en 1914. En 1910, il ffait voter un nouveau tarif douanier, en réponse aux mesures protectionnistes prises par les Etats-Unis. Il intervient de nombreuses fois afin de hâter le vote du budget. Par exemple, bien que signé le 28 juin 1910, on n’adopte le budget de 1911 que le 12 juillet 1911 !
Il fait un court passage place Beauvau, en avril et mai 1913, lors de la difficile période des manifestations contre la loi de trois ans. Puis il retrouve son siège de député jusqu’à la fin de 1917. A la mobilisation, il sert comme chef d’escadron d’artillerie au gouvernement militaire de Paris. Puis il dirige le service de la censure au 2e Bureau.
Revenu au Palais Bourbon en novembre 1914, il y préside les commissions du budget et des dommages de guerre. Clemenceau fait de lui son ministre des finances. Il ne semble pas avoir eu à s’en féliciter puisqu’il doit plus tard le considérer comme le seul juif qui n’entende rien aux questions d’argent ! Il tiendra à son sujet des propos dont la verdeur toute militaire renforcera encore le caractère désobligeant.
En fait, la politique financière de Klotz se résume en quelques mots : faire payer l’Allemagne. Il proteste vainement quand il constate que l’on ne pourra tirer du Reich plus de 75 milliards. Après ses dernières fonctions ministérielles, Klotz siège encore cinq ans au Palais Bourbon, où il continue à intervenir pour réclamer le paiement des dettes allemandes.
En 1925, il se fait élire sénateur. Il siège alors sur les bancs de la gauche démocratique. Il travaille surtout à un rapport sur l’organisation générale de la nation en temps de guerre, qu’il présente en séance le 9 février 1928. Hélas, Klotz, qui a tant de fois déploré que l’Allemagne ne paie pas ses dettes, croit pouvoir imiter son exemple. Malchanceux en bourse, il signe des chèques sans provision et est accusé d’escroquerie. Il doit donc démissionner de son siège de sénateur, le 14 décembre 1928.
Condamné à deux ans de prison le 12 juillet 1929, on le libère sous condition deux mois plus tard et il survit moins d’un an à ces pénibles événements. Il meurt à Paris le 15 juin 1930, à l’âge de 62 ans. Il repose avec Eugène Klotz, manufacturier, député de la Somme, chevalier de la légion d’honneur, et Marie-Louise Klotz (1894-1905).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2010-12-26.