JAVAL Léopold (1804-1872)
France

photo par Mayer et Pierson dans L'Album des députés au Corps législatif 1852-1857 - BNF
Député de l'Yonne de 1857 à 1871

Léopold Javal, voit le jour le 1er décembre 1804, à Mulhouse (Haut-Rhin), dans une famille d’industriels alsaciens d’origine juive. C’est le fils de Jacques Laval le Jeune. Il fait ses études au lycée de Nancy, puis au lycée Saint-Louis à Paris. Ensuite, il va en Angleterre, avant de préparer le concours d’entrée à l’École polytechnique en candidat libre.

Il travaille quelque temps dans la fabrique d’indiennes familiale à Saint-Denis, puis à Londres dans une banque. Très jeune, il entre comme administrateur adjoint aux Messageries Laffitte et Caillard, où il perfectionne la construction des voitures. En 1830, il part pour l’Algérie avec le projet d’y créer des exploitations agricoles dans la plaine de la Mitidja.

Sur place, il s’engage comme volontaire dans l’armée. Membre du corps expéditionnaire du général Clauzel, il se distingue par sa bravoure. Il plante notamment le drapeau français sur le minaret le plus élevé de la ville de Medeah, tout juste conquise. Il doit ensuite accompagner en métropole le bey de Tibbery, prisonnier. À son retour, il passe sous-lieutenant de cavalerie.

Il se prend de passion pour le saint-simonisme, tout en continuent de travailler dans les entreprises familiales qui établissent les premières lignes de voitures omnibus dans Paris. En 1835, il prend la succession de son père. Il prend le contrôle et la direction de la banque qu’il rebaptise « Léopold Javal et Cie ». Il investit dans des mines en Provence et dans des compagnies de canalisation. Par ailleurs, il crée un grand bazar baptisé « À la ménagère », et un établissement de bains publics sur la Seine, au pied de la Samaritaine et il construit un quartier d’habitations ouvrières à Montrouge.

En 10 ans, il triple le capital des entreprises familiales et jette les bases de sa fortune personnelle. En 1834, il achète près de Villeneuve-L’archevêque (Yonne) un domaine de 13 hectares, la ferme de Vauluisant, qu’il portera à 316 hectares par des acquisitions successives avec l’ambition d’en faire une ferme modèle, appliquant les dernières méthodes de culture. Il crée le concours agricole de Vauluisant et crée un concours de ferrage.

En 1847, il achète une exploitation de 690 hectares à Andernos (Gironde), qu’il agrandira jusqu’à 3 000 hectares en 1860, centrés sur la commune d’Arès. Il y plante des pins pour fixer les dunes, exploite industriellement la gomme, fore des puits pour alimenter les communes en eau potable et éradiquer ainsi la fièvre typhoïde.

Le 22 juillet 1838, il épouse à Mosbach (grand-duché de Bade) Augusta de Laemel (1817-1893), fille du financier Léopold von Laemel (1790-?) et de la baronne Sophie d’Eichthal. Le couple aura six enfants : Émile (1839-1907), Pauline (1842-?), Ernest (1843-1897), Eugène (1846-1847), Alfred (1848-?) et Sophie (1853-31-12-1947), épouse de Paul Wallerstein.

En 1844, Léopold Javal se fait élire au Consistoire du Haut-Rhin.

À compter de son mariage, Léopold Javal développe considérablement son activité de banque. Il la réduira à partir de 1850 pour se borner à représenter à Paris des maisons étrangères (Merton et Cohen de Londres, Cahen de Bruxelles). En 1851, il se fait élire conseiller général d’Audenge (Gironde), mandat qu’il abandonne en 1859. En 1857, il devient député de l’Yonne, sous l’étiquette républicaine.

Il se fait réélire en 1863, 1869 et 1871. Au Corps législatif, il s’oppose de plus en plus ouvertement au Second Empire. Il finit par signer la proposition de déchéance de Napoléon III, après la défaite de Sedan. Très lié avec Adolphe Thiers, il reste à Paris pendant le siège de la capitale avant de rejoindre sa famille à Arès, sur le bassin d’Arcachon.

En 1861, il entre au Consistoire central. En 1868, il devient vice-président de l’Alliance israélite universelle. À Paris, Léopold Javal habite un hôtel particulier rue d’Anjou, qui abrite une belle collection de tableaux anciens. Il décède le 28 mars 1872 à Paris. Il repose avec son fils, le médecin ophtalmologiste  Louis Emile Javal (1839-1907) et son petit-fils, l’ingénieur Jean Félix Javal, (1871-1915).

Distinctions : chevalier (18 mai 1831), officier de la Légion d’honneur (24 janvier 1863).

Sources : Mousseau (Jacques) Le Siècle de Paul-Louis Weiller, 1893-1993, Paris, Stock, 1998, p. 96-104 ; Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p. 201 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2011-11-20.

Photos

Monument

Le monument a la forme d’un portique décoré de motifs orientaux.

Inscriptions :

Charles Eugène JAVAL, né le 19 novembre 1843, mort le 2 février 1847.
Léopold Ernest JAVAL, ancien préfet, né à Paris, le 25 septembre 1843, mort à Plombières, le 1er septembre 1887.
Marie Sarah Justine, SELIGMAN, veuve de Léopold Ernest, JAVAL, née à Reims, le 18 mars 1855, morte à Lausanne, le 16 octobre 1910.
Ernest Léopold JAVAL, avocat à la cour, né à […], le 17 janvier 1881, mort à Paris, le 17 août 1949.
Marguerite JAVAL, chevalier, de la légion d’honneur, née à Nice, le 14 mars 1879, morte à Paris, le 12 décembre 1953.

Léopold JAVAL, député de l’Yonne, né à Mulhouse, le 1er déc. 1804, mort à Paris, le 28 mars 1872.
Auguste de LAEMEL, veuve de Léopold JAVAL, née à Prague, le 4 avril 1817, morte à Paris, le 8 avril 1893.
Louis Emile JAVAL, membre de l’académie, de médecine, ancien député de l’Yonne, né à Paris, le 5 mai 1839, mort à Paris, le 20 janvier 1907.
Marie ELLISSEN, veuve d’Emile JAVAL, née à Francfort, le 23 décembre 1845, morte à Paris, le 5 janvier 1873.
Jean Félix JAVAL, ancien député de l’Yonne, capitaine d’état-major, né à Paris, le 11 octobre 1874, mort à Paris le 28 août 1915.
Léopold Horace JAVAL, élève à l’institut agronomique, 11 avril 1909, 23 septembre 1929.
[…] JAVAL née à Paris, le 10 août 1873, morte à Paris, le 17 décembre 1947.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 20 septembre 2024