Edouard Charles Victurnien Colbert, comte de Maulévrier, voit le jour le 24 décembre 1758, à Paris. C’est le fils cadet de René Henri Edouard Colbert (1706, Lyons-la-Forêt – 19 octobre 1771), deuxième marquis de Maulévrier, et de Françoise Jacqueline Charlotte de Manneville, dame de Beuzeville-la-Guérard (1731, Rouen – exécutée le 26 juillet 1794 à la barrière du Trône à Paris et inhumée au cimetière de Picpus).
Son père, lieutenant-général des armées du roi, est l’un des frères du grand Colbert. En 1774, il entre dans la marine française. Il prend alors part à la guerre d’Amérique d’où il rapporte la décoration de Cincinnatus. En 1791, il passe capitaine de vaisseau.
Il émigre peu de temps après, fait la campagne de 1792 à l’armée des princes et se rend à Quiberon. Échappé par miracle au « désastre de cette journée », il gagne la Vendée, et devient aide-de-camp de Stofflet, ancien garde-chasse du marquis Colbert de Maulévrier, son frère aîné. En 1796, il passe en Amérique où il reste jusqu’au Consulat.
Il épouse, le 15 juin 1803 à Versailles, Mlle Charlotte Pauline Christine de Montboissier-Beaufort-Canillac (11 août 1777 – Paris, 29 avril 1837), fille de Charles Philippe Simon de Montboissier-Beaufort-Canillac et petite-fille de Malesherbes. Ils auront trois filles :
- Agathe Charlotte Pauline (1804-1833, inhumée au cimetière du Père-Lachaise (5e division),
- Marie Léontine (6 février 1808 – 1877, Paris),
- Eugénie Louise Pauline (14 juillet 1811, Montboissier – 10 octobre 1863, Montboissier).
La Restauration le fait capitaine des gardes du pavillon amiral (1814). Retiré à Montboissier (Eure-et-Loir), où il est propriétaire, il se fait élire, le 22 août 1815, au collège de département, député d’Eure-et-Loir. Il fait alors partie de la majorité de la Chambre introuvable.
De Colbert vote constamment avec la majorité. Il propose de s’occuper d’une mise à jour des articles des différents codes, pour les mettre « en harmonie avec le gouvernement existant ». Nommé, en 1816, au grade de contre-amiral, il est mis à la réforme par l’ordonnance d’octobre 1818. Il ne peut supporter cette sorte de disgrâce et « meurt de chagrin » le 2 février 1820, à Paris.
Distinctions : Grand-croix de Saint-Louis ; membre fondateur de la société des Cincinnati.
Sources : François Marie Marchant de Beaumont, Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise, Paris, Emler frères, 1828, p. 95 ; Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p.110 ; Wikipedia. Date de création : 2017-08-11.