Le comte Antoine (Maurice Apollinaire) d’Argout voit le jour à Veyssilieu (Isère), le 28 août 1782. Issu d’une vieille famille du Dauphiné, Antoine d’Argout débute dans l’administration comme receveur des contributions à Anvers, en 1806. En 1811, il devient inspecteur des contributions, puis maître des requêtes au Conseil d’État, en 1814. Il passe conseiller d’état en service extraordinaire et préfet des Basses-Pyrénées, en 1815.
Nommé ensuite préfet du Gard (16 février 1817), il contribue à apaiser les passions politiques, très excitées dans ce département. À la Chambre des pairs, il défend le ministère, notamment contre les violentes attaques de Clausel de Coussergues. Il vote constamment avec la droite modérée.
Lors de la Révolution de 1830, il s’efforce d’obtenir de Charles X le retrait des ordonnances de Saint-Cloud. Avec Sémonville, de la Chambre des pairs, il engage, sans succès, le maréchal Marmont à transiger avec les insurgés. Le 29 juillet, il se rend avec Sémonville, au château de Saint-Cloud, auprès du roi. Ce dernier se laisse convaincre d’appeler le duc de Mortemart à former un nouveau ministère.
Ils vont ensuite à l’hôtel de ville pour en apporter la nouvelle, mais ils sont éconduits. Le comte d’Argout se rend alors seul chez Jacques Laffitte, à la chaussée d’Antin, où il est mieux reçu par les députés présents qui l’engagent à aller chercher à Saint-Cloud le duc de Mortemart, que Charles X a chargé de former un nouveau gouvernement, succédant à celui du prince de Polignac.
Malgré ses tentatives sincères pour sauver la monarchie légitime, le comte d’Argout s’accommode fort bien de la monarchie de Juillet, qui convient à ses opinions modérées. Dès le 17 novembre 1830, il entre comme ministre de la Marine et Colonies dans le ministère de Jacques Laffitte, succédant au général Sébastiani. Puis il passe ministre du Commerce et des Travaux publics dans le ministère de Pierre Casimir Perier, le 13 mars 1831. Le comte d’Argout contracte le choléra, en avril 1832, mais il en réchappe.
Il conserve ce portefeuille dans le premier ministère Soult jusqu’au 31 décembre 1832, date à laquelle il devient ministre de l’Intérieur en remplacement d’Adolphe Thiers, jusqu’au 4 avril 1834, date à laquelle un remaniement l’écarte du ministère.
Il devient alors gouverneur de la Banque de France, fonction qu’il occupe de façon continue jusqu’au 9 juin 1857. Néanmoins, pendant quelques mois en 1836, le baron Jean-Charles Davillier le remplace, tandis qu’il remplace, comme ministre des Finances, Georges Humann, démissionnaire du ministère Broglie (18 janvier 1836).
Il conserve ce portefeuille dans le premier ministère d’Adolphe Thiers, jusqu’à sa chute le 6 septembre 1836 et retrouve son poste de gouverneur de la Banque de France qu’il ne quitte plus. Le comte d’Argout est également vice-président de la Caisse d’Epargne en 1842. Il devient membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1844.
Doté d’un appendice nasal important, c’est la cible privilégiée du caricaturiste Honoré Daumier qui ne le ménage point. Il fait partie de la première promotion des sénateurs du Second Empire, le 26 janvier 1858. Il meurt à Paris le 15 janvier 1858.
Titres : pair de France (5 mars 1819).
Distinctions : grand-croix de la Légion d’honneur (7 octobre 1847).
Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p.49 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2008-11-17.